25 novembre 2024
Bien que vous trouviez ici quelques répétitions, il est important de retourner quelques années en arrière pour expliquer les hausses de tarification que nous vivons avec notre régime d’assurance collective. L’objectif derrière l’appel d’offres en 2018 était de revoir la structure du régime dans son ensemble afin de permettre que chaque assuré puisse choisir des protections adaptées à ses besoins en assurance maladie tout en essayant de freiner les hausses de tarification. C’était le moment idéal puisque les conventions collectives du secteur public arrivaient à terme et que les compagnies d’assurance ne voulaient pas perdre leur part du marché.
La souplesse du nouveau régime permet de payer pour ce dont nous avons réellement besoin. Il est maintenant possible d’ajouter des protections au fil du temps, et ce, sans démontrer de preuves de bonne santé. De plus, comme demandé lors des sondages, le régime a été bonifié afin de pouvoir offrir un régime facultatif de soins dentaires. Cela a répondu à un besoin puisque de nombreuses personnes ont ajouté les soins dentaires à leur portefeuille de services.
Sans nous estimer chanceux, à la suite de l’appel d’offres, les frais administratifs sont passés de 12,13 % à 8,99 %. Une économie réelle et récurrente de 3 % des coûts pour la durée du contrat.
Un régime à rétention
L’appel d’offres aura permis de plafonner les augmentations dès 2021 jusqu’en 2025. Sans cela, les augmentations auraient été beaucoup plus importantes en assurance maladie compte tenu de la très forte utilisation de ce régime, de l’explosion du coût des médicaments et des services professionnels et de la sous-tarification proposée par Beneva au cahier des charges de l’appel d’offres.
Malgré ce qui a été dit précédemment, Beneva ne peut en aucun cas nous refiler le déficit accumulé en assurance maladie ou dans les autres garanties. L’assureur assume les déficits et, s’il y a des surplus, ils sont retournés à la CSQ qui les utilise selon ce qui a été décidé en instance (congé de primes). C’est ce qu’on appelle un régime à rétention. Il est important de mentionner ici, qu’en 2026, nous n’aurons plus de plafonnement de la tarification et que nous devrons payer le coût réel.
Comment est calculée une prime d’assurance collective ?
Annuellement, les actuaires calculent l’ensemble des réclamations des deux années précédentes dans une garantie (par exemple, l’assurance maladie) et ils y additionnent les frais administratifs de 8,99 %. Cette somme est divisée par le nombre de personnes participant à cette garantie. Le résultat de ce calcul est le pourcentage d’augmentation pour l’année suivante.
Pour 2025, nous aurons une augmentation de 12 % des primes en assurance maladie, de 4 % en soins dentaires et de 10 % en assurance salaire de longue durée. Il n’y aura aucune hausse de la tarification pour l’assurance-vie.
Les raisons de l’augmentation de 12 % en assurance maladie au 1er janvier 2025 :
- Dans le régime Alter ego, il y a plus de 58 000 certificats dans le régime d’assurance maladie et plus de 89 000, en assurance salaire de longue durée.
- Les réclamations pour les médicaments n’ont cessé d’augmenter : 90 M $ en 2020, 101 M $ en 2021, 106 M $ en 2022 et 117 M $ en 2023.
- Le coût moyen d’un médicament est passé de 69 $ en 2022 à 72 $ en 2023.
- Nos 50 plus grands réclamants, à eux seuls, ont des réclamations de plus de 100 000 $, dont un à plus de 1,7 M $. Il ne s’agit pas ici de partir une enquête, mais plutôt de garder en tête que nous sommes protégés si la maladie survient.
- L’augmentation du nombre de réclamations soumises.
Contrôle des coûts et astuces pour limiter les dégâts
Certains gestes ont déjà été posés afin de contrôler l’augmentation des coûts, dont une clause de substitution générique qui oblige le pharmacien à offrir un médicament équivalent à moindre coût.
Un comité consultatif en assurance a été mis en place à la demande du conseil général de la CSQ afin de trouver des solutions concrètes pour le contrôle des coûts en assurance.
Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu; plusieurs pistes ont été étudiées ou le seront prochainement. Nous avons également introduit une clause dans la dernière négociation des conventions collectives pour l’introduction ou l’augmentation de la quote-part patronale et une brèche a été faite.
Nous militons toujours pour un régime d’assurance médicaments public et universel au Canada et au Québec. Le Fédéral a ouvert la porte à un remboursement des médicaments contraceptifs et ceux pour soigner le diabète, mais malheureusement, une « guerre » de juridiction avec le gouvernement québécois nous empêche d’en bénéficier. D’ailleurs, nous vous invitons fortement à joindre votre voix à la nôtre en allant signer la pétition.
Chaque effort individuel peut aussi réduire les coûts. Comment ?
- Acheter pour trois mois de médicaments de maintien pour les maladies chroniques.
- Magasiner sa pharmacie, car les honoraires des pharmaciens peuvent grandement varier d’une pharmacie à l’autre, puisque les honoraires professionnels du pharmacien ne sont pas plafonnés dans les régimes privés comme celui de la CSQ.
- Faire une soumission pour l’achat de ses médicaments à une pharmacie postale.
- Réclamer les médicaments dans le régime public (RAMQ) lorsque la personne reçoit des indemnités de la CNESST ou de la SAAQ, car si la personne fait des réclamations à ces organismes, les médicaments seront remboursés à 100 % au lieu de 80 % et ne coûteront rien au régime collectif.
- Partager et visionner les capsules informatives qui ont été produites afin de s’outiller pour l’achat de ses médicaments en visitant notre site Internet.
Nous sommes bien au fait de l’augmentation du coût des médicaments et des services professionnels et nous travaillons avec assiduité afin de trouver des solutions pour pouvoir contrer l’inflation et offrir des protections qui tiendront compte de la capacité à payer des personnes qui y participent.
En cas de besoin : Le numéro de la ligne dédiée aux membres de la CSQ chez Beneva est le suivant : 1 888-277-0006.
Sandra Boudreau
Coordonnatrice