26 septembre 2024
Bonne nouvelle ! Le personnel de l’éducation et le gouvernement s’entendent sur le fait qu’un problème généralisé d’incivilité et de violence se répand partout dans la société et à travers nos institutions. Ce fléau affecte tout le monde et principalement nos milieux scolaires causant du tort, des déchirements, des conflits et des départs précoces.
Le fait que nous soyons sur la même longueur d’ondes est de bon augure pour le travail de fond qui sera fait en concertation pour contrer l’incivilité et ainsi réinstaurer un climat de paix dans nos milieux certes, mais dans la population aussi. Notre gouvernement et certains cadres ont émis publiquement leurs premières pistes de solutions telles que le vouvoiement, le port de l’uniforme, le retour des cours de bienséance et la disco du vendredi…
Évidemment, il faudra accueillir toutes les idées, puis en faire l’analyse pour voir leur pertinence et leur impact significatif à contrecarrer la violence. Mais qu’est-ce qui peut bien pousser l’individu à l’incivilité ? Parce qu’il faut le dire, ce phénomène prend d’abord naissance à l’intérieur de chacun d’entre nous. Qui n’a pas déjà donné carte blanche à son « frusté-en-soi » pour réagir à une situation irritante ?
Il y a quelques années, à l’école où je travaillais, un formateur en civisme nous avait expliqué que pris par l’émotion, l’humain devient con. Oh, choquant ! Mais il avait tellement raison et cela m’avait rappelé qu’une fois, j’avais moi-même été la première à donner le contrôle à la « frustrée-en-moi » et à faire preuve d’incivilité.
Lors d’un souper au Casey’s de Boucherville, je m’impatientais à cause du service aux tables interminablement long cette soirée-là. J’avais apostrophé la serveuse et je lui avais ordonné, de la façon la plus bête qu’il soit, de m’apporter le ketchup ! À peine avait-elle commencé à me dire qu’« elle ne travaillait pas… », que je lui coupais la parole en lui maugréant que je m’en foutais que ce ne soit pas sa section !
Au moment où elle m’avait rapporté le condiment exigé, étant légèrement plus calme, je lui avais laissé son droit de parole ! L’écoutant enfin, j’avais alors pris conscience que ce qu’elle avait tenté de me dire était « qu’elle ne travaillait pas ici ». C’était une cliente ! La honte ! Lui avoir déversé toute ma colère pour obtenir quelque chose, la blessant et la contraignant à faire quelque chose « contre son gré » était tout simplement un gros manque de jugement.
Travailler sur la gestion des émotions et la communication demeure donc une excellente idée, voire un principe à ajouter pour la culture du civisme ! Est-ce que le geste, la parole ou l’écrit que je m’apprête à faire est au service du bien, de la vérité et de l’utilité ?
Ce qui me donne espoir est le fait que nous, le personnel de soutien et les enseignants, soyons des acteurs de premier plan dans le réseau scolaire. Nous avons donc cette opportunité d’influencer les générations actuelles et futures pour vaincre la violence.
Ensemble, nous pouvons contribuer à créer un environnement plus pacifique, en misant sur les valeurs qui nous unissent, qui solidifient nos liens et qui nous définissent en tant qu’équipe. Puis, avec le temps, ressentir la confiance, la cohérence, la collaboration ou encore le respect de nos différences, deviendra le bouclier imperméable pour protéger notre milieu de toute violence qui chercherait à s’y immiscer. Cette année, je nous souhaite de belles réflexions à propos de la culture du civisme afin de prendre les grands moyens pour contrecarrer la violence sous toutes ses formes.
Geneviève Bourbeau
Coordonnatrice