4 septembre 2024
« Après 5 ans, on perd un enseignant sur cinq. On va demander aux centres de services scolaires de faire une entrevue de départ avec les personnes qui décident de quitter la profession après un certain nombre d’années. Il faut savoir pourquoi elles quittent. »
Bernard Drainville a fait cette annonce, bien accueillie, à l’antenne de RDI en direct, le 28 août dernier. Pour nous, il s’agit d’un pas dans la bonne direction. Les chiffres alarmants de démissions dans le réseau révèlent une réalité que nous mettons de l’avant chaque fois qu’il nous est possible de le faire : le gouvernement ne comprend pas la réalité du personnel de l’éducation!
En matière de ressources humaines, l’entrevue de départ ou de fin d’emploi est une norme déjà bien établie dans de nombreux secteurs. Elle permet de recueillir des informations essentielles sur les raisons qui poussent un employé à partir.
Ça fait un moment déjà que nos fédérations et nous-mêmes au Syndicat souhaitons que cette façon de faire soit appliquée au domaine de l’éducation. D’ailleurs, dans l’entrevue, le ministre Drainville parle du personnel enseignant. Toutefois, si cette mesure est implantée, nous nous attendons aussi à ce qu’elle inclue le personnel de soutien scolaire qui vit également son lot de difficultés, de démissions et de pénuries graves dans plusieurs classes d’emplois.
Pour remédier à cette problématique de désertion massive du personnel de l’éducation, le Ministère et les centres de services scolaires vont devoir accepter de se mettre le nez là où ça fait mal afin de comprendre ce qui motive ces départs. Tant que les patrons ne poseront pas directement ces questions aux travailleurs qui quittent le navire, ils resteront dans le flou.
Bref, nous voyons l’annonce du ministre comme la reconnaissance d’une situation critique qui exige des actions concrètes. La rétention du personnel enseignant et du personnel de soutien scolaire passe par la compréhension des causes profondes de leurs démissions en masse.