10 avril 2024
Dans mon précédent éditorial, j’abordais avec vous un sujet qui nous est cher au Syndicat de Champlain : la démocratie syndicale. La plus haute instance de démocratie syndicale à laquelle il nous est possible de participer à la Centrale des syndicats du Québec est le Congrès. Et cette année, nous ne sommes pas en reste puisqu’une soixantaine de collègues feront partie de la délégation Champlain au 44e Congrès de la CSQ. En tout, c’est près de mille congressistes qui se réuniront à Québec, du 26 au 29 juin prochain.
Pour rappel, au Syndicat de Champlain (comme à la CSQ), le Congrès est le moment où nous décidons des orientations de notre organisation pour les trois prochaines années et où nous élisons nos officiers syndicaux. Dans ce cas-ci, il s’agit des personnes à la présidence, aux trois vice-présidences ainsi qu’au secrétariat-trésorerie. Le thème central de cette 44e édition du Congrès sera la confiance en nos institutions.
La montée des gouvernements populistes, le désengagement de l’état dans le juste financement des services publics depuis de nombreuses années entraînant dans son sillon les vives critiques de la population et la solution simpliste de transférer au privé des responsabilités sociales ne sont que quelques exemples qui expliquent cet effritement de la confiance qu’a la population québécoise envers ses institutions. Avec les années, cette perte de confiance du public envers les institutions se fait également ressentir au quotidien, dans les milieux de travail. Vos collègues délégués du Syndicat de Champlain ainsi que tous les congressistes CSQ chercheront donc des solutions pour reconstruire des ponts permettant le dialogue social et l’atteinte du bien commun.
À Champlain, nous sommes acteurs de changement et c’est vrai également pour la CSQ. Les pistes de solutions et les axes d’action discutés iront de la représentativité dans les instances publiques à l’intelligence artificielle, en passant par le sentiment de sécurité ou encore la cohésion interne syndicale. Mais l’une des institutions qui nous touche particulièrement et qui a été écorchée durant les dernières années sera l’Éducation.
La négociation des conventions collectives n’a pas et ne peut pas régler tous les problèmes en éducation. Il en faut davantage. C’est un travail que nous devons amorcer en société. L’argumentaire à développer pour le débat que nous devrons avoir dans les prochaines années sera au cœur de ce congrès et nous y participerons évidemment puisque c’est notre mission.
Je pense notamment au système à trois vitesses qui contribue aux inégalités sociales ainsi qu’à la lourdeur de la tâche auprès du personnel. À la montée de la violence à laquelle nous sommes confrontés. À des départs massifs, autant du côté du personnel de soutien scolaire que chez le personnel enseignant. Ou encore, à une centralisation du pouvoir dans les mains du tout-puissant ministre. Lors du 44e Congrès, vos délégués et les autres personnes participantes paveront la voie à cette grande réflexion tant désirée afin de faire le point sur ce que la société québécoise souhaite se donner comme système éducatif en ouvrant la porte à un futur dialogue social.
Mais, si je vous écris aujourd’hui sur cet événement qui a lieu en juin, c’est que le travail commence bien en amont. Au Syndicat de Champlain, nous arrivons préparés. En effet, nous prenons au sérieux notre contribution à la vie démocratique de la Centrale et notre rôle d’acteur de changement auprès de la société québécoise. Des rencontres précongrès sont déjà prévues afin d’organiser la tâche qui nous attend. J’ai déjà hâte de vous dévoiler les fruits de nos travaux.
D’ici là, la Terre continue de tourner dans les écoles du Québec et c’est grâce au travail formidable que le personnel scolaire accomplit au quotidien. Vous avez monté la garde seuls pendant longtemps, il est temps que la société s’implique dans notre réseau scolaire.
Solidarité !
Jean-François Guilbault
Président du Syndicat de Champlain