19 février 2024
« On a fait le choix de bonifier de façon importante les conditions de travail des enseignants et du personnel scolaire, mais, et là je veux m’adresser à tous les Québécois, ce choix qu’on a fait d’investir massivement dans les services publics va avoir des conséquences financières. »
C’est notre premier ministre en conférence de presse accompagné par Sonia Lebel et par Bernard Drainville, le dimanche 18 février 2024, qui a fait cette déclaration maladroite lorsqu’il a tenté de faire porter la responsabilité du déficit budgétaire au personnel scolaire, sans mentionner les choix budgétaires controversés de son propre gouvernement.
Qu’il tente de faire porter la responsabilité du déficit budgétaire au personnel scolaire, c’est une chose, mais qu’il omette de rappeler que son gouvernement a accordé des baisses d’impôts générales en pleine période inflationniste, qu’il a distribué des chèques de 500 $ à tous, qu’il a voté une hausse salariale controversée pour les députés, qu’il a financé la venue des Kings de Los Angeles et qu’il a octroyé une subvention record de 7 MILLIARDS de dollars à Northvolt, c’en est une autre. À ce chapitre, on pourrait qualifier la mémoire de monsieur Legault de très sélective.
« La priorité des priorités » des gouvernements successifs n’a pas été l’éducation…
En plus de ses choix budgétaires contestables, la CAQ oublie de mentionner que l’éducation a été négligée pendant près de trente ans. « La priorité des priorités » des gouvernements successifs n’a pas été l’éducation… Et cela a entraîné un désinvestissement massif et les conséquences que nous connaissons aujourd’hui.
Et les résultats de la négociation ne sont pas tout blancs ni tout noir. Les ententes n’ont pas fait l’unanimité parmi les membres du Syndicat de Champlain et c’est le même constat qui peut être tenu au niveau national. Il reste beaucoup de travail à faire pour améliorer les conditions d’exercice du personnel enseignant et du personnel de soutien scolaire, notamment. Reconnaître la déception de ses employés et faire preuve d’humilité serait une démarche nécessaire pour un gouvernement qui prétend être à l’écoute de la population.
Bref, il est injuste de blâmer le personnel scolaire pour des années de politiques budgétaires faméliques. Et bien que nous ayons posé une première pierre avec cette nouvelle entente, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour améliorer les conditions de travail du personnel enseignant et du personnel de soutien scolaire. Nous devons poursuivre le dialogue avec tous les acteurs de la société afin de revoir collectivement les fondements du réseau de l’éducation que nous souhaitons rebâtir. Il en va des conditions d’apprentissages de tous les élèves et des conditions de travail de tout le personnel scolaire.
Deux mèmes pour terminer sur une note humoristique