Les services publics sont un investissement, et non pas une dépense !

16 novembre 2023

Dans mon édito précédent, je mentionnais que nous venions d’écrire l’histoire le 6 octobre dernier. Eh bien, un mois plus tard, l’histoire a pris vie à l’occasion d’un premier coup de semonce. Un avant-midi pendant lequel les membres du Syndicat de Champlain se sont mobilisés et ont rejoint leurs collègues du Front commun sur les lignes de piquetage.

Je vous lève mon chapeau : l’opération a été un succès grâce à votre mobilisation. Votre détermination et votre engagement à défendre de meilleures conditions de travail ne sont pas passés inaperçus. La négociation suit son cours, mais si le gouvernement continue de nous ignorer, nous nous retrouverons les 21, 22 et 23 novembre prochains pour la deuxième étape. D’ici là, merci pour votre dévouement, autant au travail que sur les lignes de piquetage.

Ainsi, vous êtes les porte-étendards d’une cause qui transcende vos écoles et vos centres. Et pendant que vous prenez d’assaut la rue pour revendiquer les conditions que vous méritez, le train-train quotidien de la CAQ continue.

Le train-train quotidien de la CAQ continue

Sa campagne gouvernementale de relations publiques est une machine qui carbure à la distraction, détournant l’attention du public des enjeux critiques en se concentrant sur des éléments superficiels plutôt que sur des problèmes substantiels. Son discours dissimule les détails cruciaux de son plan économique.

En effet, il martèle sur toutes les tribunes que le Québec est dans l’impossibilité économique et financière de prioriser le réseau de l’éducation et son personnel. Ce qu’il ne mentionne pas, c’est que, selon ses prévisions, l’équilibre budgétaire réel du Québec sera atteint dès 2025.

Qu’il s’agisse d’une période de croissance économique ou de ralentissement, de surplus budgétaires ou de déficits, le gouvernement québécois trouve toujours une justification pour exiger des sacrifices de la part du personnel de l’éducation. La réalité, c’est que lorsque ça va bien, il offre à tous les Québécois des baisses d’impôts. Le coût politique de cette mesure est moins élevé que de réinvestir dans vos conditions de travail…

La mise à jour économique

Évidemment, la mise à jour économique du 7 novembre est une excuse pour ne pas offrir à tous des conditions salariales décentes et pour continuer d’ignorer la mise en place de mesures concrètes qui viendraient alléger la tâche du personnel enseignant et mettre fin à la précarité du personnel de soutien scolaire. La stabilité financière ne doit pas se faire au détriment de celles et ceux qui sont aux premières lignes, auprès des enfants de la société québécoise.

Le discours traditionnel ne peut plus servir de prétexte pour ignorer nos revendications ! L’homélie répétée du gouvernement concernant l’impossibilité d’accorder des hausses salariales aux travailleurs du secteur public est une mélodie que nous avons déjà entendue. Mais, son sermon me laisse un goût amer d’injustice surtout que LUI, s’est accordé une augmentation de 30 %.

J’en appelle à une réflexion approfondie de la part du gouvernement face à son discours. L’équité salariale, la reconnaissance du personnel du réseau scolaire et l’amélioration de ses conditions de travail doivent devenir des priorités incontournables dans la gestion de notre avenir commun.

Jean-François Guilbault

Président du Syndicat de Champlain