10 mars 2023
Une fois de plus dans l’histoire de l’Éducation, un gouvernement choisit le grand chambardement ! Et cette fois-ci, François Legault et son équipe s’attaquent de front aux syndicats et aux dirigeants des centres de services scolaires par le biais des médias.
Comme nous avons pu l’entendre lors de l’émission Tout le monde en parle, dimanche dernier, Sonia Lebel a dit en parlant des forums : « Je cherchais à aller plus vite ». La Presse canadienne rapporte sur le site de Radio-Canada du 27 février 2023 ses paroles : « Ces trois forums […] sont de véritables « tables de négociation », au même titre que les autres tables de négociation auxquelles les syndicats acceptent de participer, a-t-elle soutenu. Elle a même présenté ces forums comme « une table centrale ajoutée » ».
Pour aller plus vite…
Faut quand même le faire : ajouter une table de négociation et dire que l’objectif est d’aller plus vite ! Pour aller plus vite, il y a un moyen, agir comme le prescrit la loi, s’asseoir aux tables et négocier de bonne foi. Me semble que ce n’est pas bien compliqué à comprendre !
Toujours sur la place publique, comme sa présidente du Conseil du trésor, François Legault, dans une entrevue accordée à La Presse+ du 4 mars, nous a annoncé que son gouvernement voulait plus de pouvoir dans le réseau de l’Éducation ! Il semble que les décisions prises par les centres de services scolaires de Montréal et du Saguenay-Lac-Saint-Jean n’ont pas fait son affaire.
Le 27 novembre 2019, j’écrivais dans Le Champlain, « Parallèlement, alors qu’il clame que son projet vise une décentralisation décisionnelle vers les écoles, comment ne pas souligner le fait que le ministre s’octroie de nouveaux pouvoirs au niveau des structures, des communications et de la gestion du personnel ? ».
Il semble bien que ce n’était pas assez ! Après s’être débarrassé de l’institution démocratique que représentaient les commissaires élus, le premier ministre précise qu’« […] il y a encore des pouvoirs à aller chercher pour avoir, entre autres, plus d’informations ».
Mettons que ça commence à ressembler à du placement organisé
De plus, il veut que le ministre de l’Éducation nomme les directeurs généraux. Mettons que ça commence à ressembler à du placement organisé. Tu fais exactement ce que je veux et je te laisse aux commandes, tu parles contre mes décisions ou tu penses par toi-même et agis en conséquence, be-bye !
Vous le savez, je ne suis pas vraiment du genre à défendre les centres de services scolaires, là n’est pas mon travail, mais dans cette annonce, il me semble qu’il y a un grand déficit démocratique qui se pointe à l’horizon. Et en général, ce qui se passe en haut descend vers le bas, c’est-à-dire les établissements.
Je laisse les derniers mots à Nathalie Normandeau que l’on pouvait entendre ce 6 mars à l’antenne du 98,5 FM, à l’émission Puisqu’il faut se lever. « Je le dis avec énormément d’énergie parce que je n’en revenais tout simplement pas de la sortie du premier ministre en fin de semaine. Une sortie qui arrive au moment où on commence à peine à négocier les nouvelles conventions collectives du secteur public. Deuxièmement, le gouvernement, rappelez-vous, nous a promis la décentralisation pour la santé, l’éducation, la décentralisation comme la planche de salut pour nous permettre d’améliorer les services sur le terrain. Et aujourd’hui, ce que nous dit le premier ministre, frustré par certaines décisions prises sur le terrain, en santé, en éducation. Bien il veut centraliser et politiser les décisions qui sont prises par ses deux grandes missions de l’État que sont la santé, l’éducation. »
Mireille Proulx
Coordonnatrice