15 décembre 2022
En complément aux offres décevantes reçues pour les matières intersectorielles (salaires, retraite, droits parentaux, etc.), nous avons désormais pris connaissance de l’offre patronale sectorielle pour le personnel de soutien scolaire. Voici nos premières réactions à froid :
Les propositions s’articulent autour de trois orientations de principes qui ne répondent pas, ou très peu, aux demandes syndicales.
Faire face à la rareté de main-d’œuvre
Pour faire face à la rareté de main-d’œuvre, l’employeur propose de revoir des dispositions relatives à l’affectation du personnel, à l’octroi des congés ou encore au cumul de postes. Pour l’instant, aucune façon de savoir ce que sous-entend ce texte. L’employeur reconnait les problèmes de pénurie de personnel sans toutefois accepter aucune de nos demandes en ce sens.
Par exemple, nous voulons une revalorisation des emplois pour le personnel de soutien scolaire. Rien n’est dit sur ce point. Même chose pour ce qui est de rendre les postes attrayants en limitant les horaires brisés ou en rendant le télétravail accessible lorsque l’emploi le permet.
Favoriser la réussite éducative de tous les élèves
Ce point peut se résumer par la phrase la plus parlante de la part de l’employeur : « limiter les mouvements de personnel ». Nous leur répondons qu’ils n’ont qu’à rendre les postes attrayants et à offrir des conditions de travail valorisantes au personnel de soutien. Au lieu de cela, le patronat nous propose d’enchaîner le personnel à leur poste. Favoriser la réussite éducative des élèves est un noble objectif sur lequel nous nous entendons. Mais la façon de faire suggérée ici passe à côté de l’objectif.
Accroître la flexibilité de la gestion administrative
Ce point est probablement le plus facile à comprendre. L’employeur souhaite simplifier la convention collective et la moduler de façon à ce que les gestionnaires aient plus de facilité à prendre des décisions. Quant à notre compréhension, c’est une façon détournée d’enlever des pouvoirs aux employés en leur retirant des droits et des dispositions claires. C’est aussi une façon d’empêcher vos représentants syndicaux d’utiliser la convention collective pour protéger vos conditions de travail.
Entre autres, la proposition patronale explore l’idée de revoir les dispositions relatives à la semaine de travail, aux heures supplémentaires, à la période de repos. Bien que le texte soit plutôt nébuleux sur les intentions de l’employeur, nous pouvons toutefois en déduire que ce n’est certainement pas pour nous accorder des avantages, mais bien pour réduire la portée actuelle de la convention collective.
Bref, vous l’aurez compris. Les propositions de l’employeur sont contrariantes. Nous avons l’impression qu’ils n’ont pas pris connaissance des demandes syndicales pour lesquelles vous aviez été consultés. En fait, le dépôt patronal pour le personnel de soutien scolaire n’a d’utilité que pour les gestionnaires. Il semble avoir été écrit pour eux sans prendre en compte les nombreuses idées dont vous nous aviez fait part pour améliorer vos conditions de travail.