17 novembre 2022
La semaine dernière Doug Ford sortait une loi massue pour empêcher le personnel de soutien scolaire de l’Ontario de faire la grève et pour l’obliger à rentrer au travail tout en décrétant ses conditions de travail. À peu près au même moment, François Legault, par son ministre des Finances, Éric Girard, jouait au père Noël en annonçant des chèques pour toutes personnes gagnant moins de 100 000 $ annuellement.
On parle ici de 3,5 milliards de dollars. On se rappellera aussi que 3,2 milliards ont été donnés à 6,4 millions de personnes par le biais de l’impôt provincial pour l’année 2021. Ça fait beaucoup de bidous… Loin de moi l’idée de déclarer que cette aide n’est pas nécessaire pour beaucoup de personnes qui mangent de travers l’inflation démesurée. Malgré cela, ce chèque qui variera entre 400 $ et 600 $ ne sera qu’un baume éphémère.
L’addition des milliards saupoudrés sur plusieurs têtes n’est qu’une goutte, petite ou plus grosse, sur leur situation actuelle. Mais il en aurait été autrement si cet argent, 6,7 milliards de dollars, avait été investi dans les services publics, ces services qui comprennent l’éducation, la santé, les services sociaux et qui sont là pour tous. Allons-y avec les touski… tout ce qui manque… services aux élèves, moyens pour contrer la violence à l’école, psychologues pour aider en santé mentale, appareils médicaux spécialisés, soutien à domicile, rénovations pour écoles vétustes, argent dans les services communautaires, et je pourrais continuer longtemps !
Les négociations
Les négociations, au Québec, ont débuté entre le gouvernement et toutes les travailleuses et tous les travailleurs investis dans le soutien à leurs populations, celles des régions, des grands centres, des régions éloignées. Le collectif (nous, nos parents, nos enfants, nos amis) en aurait bénéficié à long terme. Un nouveau centre de cancérologie, de dialyse, des classes spécialisées, du matériel à la fine pointe pour la formation professionnelle, etc. auraient pu être mis en place pour le bénéfice de tous.
Quel beau début de négociation nous aurions pu espérer si le gouvernement avait mis sur la table cet argent. Quelles discussions ouvertes nous aurions pu avoir. On parle de valorisation des emplois, de salaire en conséquence. Quelle confiance cela aurait représenté envers les travailleuses et travailleurs impliqués dans le « prendre soin ».
Plutôt que d’emprunter cette avenue, le premier ministre François Legault a choisi la voie facile, celle qui achète des votes lors des élections, celle de donner un montant d’argent à tous les individus ou presque en âge de voter. J’entends déjà : « les ressources financières ne sont pas illimitées », « l’impôt des contribuables doit servir la population, pas un petit groupe d’individus ». Pourtant, 420 000 personnes font partie du Front commun, c’est loin d’être un petit groupe et en plus, nous payons de l’impôt !
Maintenant, quel est le lien avec Doug Ford ? Messieurs Ford et Legault sont amis, semble-t-il. L’un a agi avec irrespect voire mépris envers les travailleurs de l’éducation impliqués dans une négociation avec le gouvernement. L’autre a laissé s’envoler des milliards avant les négociations à venir et après une pandémie qui a démontré combien nos réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux sont fragiles et ont besoin d’investissements. Agir avec bienveillance, respect, gentillesse envers celles et ceux qui ont tenu et tiennent toujours sur leurs épaules les deux piliers d’une collectivité soit l’Éducation et la Santé doit devenir un objectif primordial à atteindre.
Mireille Proulx
Coordonnatrice