19 octobre 2022
Sans grande surprise, c’est la CAQ qui a remporté un second mandat de façon majoritaire, le 3 octobre dernier. Nonobstant une campagne terne pour le milieu de l’éducation, un élément m’a abasourdi. Malgré son mutisme lors de la campagne électorale, François Legault clamait lors de son discours de victoire que « la priorité des priorités, ça doit rester l’éducation ».
Je pensais avoir mal entendu, mais ce sont bel et bien les mots sortis de la bouche du premier ministre. Maintenant, qu’en sera-t-il réellement pour nous ? Essaie-t-il de se racheter pour l’invisibilité déconcertante de l’éducation lors de la campagne ? Veut-il faire la promesse, devant la réalité tangible d’un front commun, de s’asseoir avec les gens du terrain et d’enfin les écouter ?
Malheureusement, personne n’est dans la tête de M. Legault. La seule certitude, c’est que nous avons été surpris le soir du 3 octobre dernier. Est-ce que ce sera une surprise agréable ou décevante ? Les prochaines années nous le diront.
Une année chargée
D’ailleurs, l’année à venir sera des plus parlantes. Vous savez sans doute que nous amorçons la négo, le 28 octobre prochain, avec le dépôt de notre cahier de demandes syndicales. Ce sera également l’occasion lors du conseil général des négociations de Québec d’aller se faire entendre devant le parlement afin que le gouvernement soit mis au jeu lui aussi !
À cet effet, nous sommes curieux de connaître l’identité du prochain ministre de l’Éducation. Le mystère plane encore sur l’avenir du précédent ministre de l’Éducation. L’annonce officielle sera faite demain, le 20 octobre. Le bilan du précédent ministre rime avec fragilité. La pandémie a mis sous les projecteurs les failles des réseaux de l’éducation et de la santé et, malheureusement, le ministre n’a pas livré la marchandise pour rassurer le personnel ou la population. La question est donc posée justement. Reprendra-t-il son poste ou sera-t-il remplacé ?
Dans les deux cas, nous voulons quelqu’un qui prendra le temps de s’asseoir avec le personnel qui œuvre dans les écoles. Une personne qui répondra à nos demandes lorsque nous l’inviterons à partager ses idées, mais aussi à entendre les nôtres. La crise pandémique l’aura vivement démontré. Il nous faut un ministre fort, mais surtout, présent.
En somme, le constat des dernières années est limpide : « la priorité des priorités » n’a pas été l’éducation. Elle ne le fut pas non plus lors de la dernière campagne électorale. Là-dessus, nous enjoignons le gouvernement à oublier son slogan électoral et à ne surtout pas « continuer ». Un changement de cap assurera enfin que l’éducation devienne vraiment « la priorité des priorités ».
Jean-François Guilbault
Président du Syndicat de Champlain