10 février 2022
Voilà l’une des suggestions que le ministre de l’Éducation proposait à l’ensemble du personnel des écoles et des centres, le 21 janvier dernier. Il nous soufflait, comme le vent, qu’ouvrir un peu, moyennement ou beaucoup les fenêtres selon la concentration de ppm des lecteurs de CO2 et les températures très froides que nous avons connues, demandait de faire preuve de discernement. C’est un luxe en 2022 d’être aussi bien conseillés, tout le monde n’a pas cette chance ! Parfois, c’est à se demander si le mot d’ordre au ministère est de prendre les travailleurs de l’éducation pour des idiots.
Le lendemain de cette journée mémorable pour de mauvaises raisons, on annonçait que le personnel de l’éducation se faisait interdire l’accès aux centres de dépistage PCR alors que les ministères de l’Éducation et de la Santé ne s’entendaient plus sur la consigne à appliquer. Cette situation chaotique démontre, encore une fois, le manque de considération pour le personnel de l’éducation. Alors que nous aurions pu nous attendre à ce que certains CSS et directions d’établissement fassent preuve de plus d’égard, puisqu’ils sont plus près de nous, force est de constater que non.
Différents stratagèmes, pour alourdir la tâche du personnel en cette période pandémique, sont mises de l’avant dans certains milieux. De plus, le chèque de paye ne reflète pas toujours la juste valeur du travail demandé au personnel. Le décret nous répondent-ils. Et le gros bon sens, lui, celui dont nous parlait justement le ministre Roberge ? Alors que leurs obligations sont d’assurer la qualité des services éducatifs auxquels ont droit les élèves, comment peuvent-ils justifier qu’on demande au personnel de cesser d’offrir des services de premières lignes pour remplacer des collègues ?
Plus récemment, les ministres du Travail et de l’Éducation annonçaient conjointement un plan pour contrer la pénurie de main-d’œuvre en éducation. La fameuse « Opération main-d’œuvre » est censée apporter un afflux de nouveaux travailleurs d’ici 2027. Vouloir ajouter des éducatrices en service de garde, des TES ; offrir aux enseignants de sortir de leur retraite moyennant de meilleures conditions monétaires et offrir des contrats aux suppléants, ne sont certes pas de mauvaises solutions.
Cependant, aucune mesure n’a été apportée pour aider le personnel en place aujourd’hui, maintenant. Que fait le gouvernement pour trouver des solutions à la lourdeur de la tâche qui est la principale difficulté soulevée par le personnel de l’éducation ? Que fait le gouvernement pour les TES et les éducatrices déjà en place qui sont à bout de souffle ? La réponse ?
Rien… On leur promet de nouveaux collègues dans 5 ans. Et c’est bien ça le problème. En continuant à traiter le personnel de l’éducation de la sorte, celui-ci ne sera plus là quand viendra
le temps d’accueillir ces nouveaux travailleurs. Voici donc le conseil que nous soufflons à l’oreille du gouvernement : Faites preuve de discernement !
Jean-François Guilbault