24 janvier 2022
Lundi, avait lieu une conférence de presse qui abordait six points afin d’amenuiser les effets pervers de la pénurie de main-d’œuvre auprès du personnel de l’éducation. L’objectif annoncé? Attirer, former et requalifier un plus grand nombre de ressources. C’est la ligne que suivaient le ministre Roberge et le ministre Boulet.
Au Syndicat de Champlain, nous saluons quelques bonnes nouvelles. Cependant, trop peu de réelles nouvelles mesures ont été annoncées. Aussi, nous ressentons un malaise en observant encore le manque de considération auquel fait face le personnel de soutien scolaire.
En effet, alors que nous ne pouvons qu’approuver certaines mesures luttant contre la précarité des suppléants ou encore contre le stress généré par les affectations tardives, il apparaît clairement que les mesures pour le personnel de soutien ne règleront pas les problèmes vécus par nos membres aujourd’hui.
De plus, les ministres du Travail et de l’Éducation n’annoncent rien pour les éducatrices en service de garde qui sont sur le front depuis plusieurs mois. En fait, on leur promet de nouvelles collègues… d’ici les 5 prochaines années et le ministre Boulet propose même de promouvoir le milieu à l’aide de publicités! Refusant de regarder les maux qui affligent la profession pour la rendre attrayante, le gouvernement se bouche le nez sur ce que vivent, au quotidien, les éducatrices en service de garde. De la merde, même peinturée en rose bonbon, ça pue, monsieur le ministre.
Que fait le gouvernement pour trouver des solutions à la lourdeur de la tâche qui est le principal élément soulevé par le personnel enseignant? Que fait le gouvernement pour les TES et les éducatrices déjà en place qui sont à bout de souffle?
Alors que des solutions permettant la rétention du personnel en place existent et qu’elles ont été présentées au gouvernement, nous ressentons un malaise en voyant qu’il veut attirer de nouvelles personnes, mais qu’il ne fait rien pour celles et ceux qui travaillent actuellement dans les milieux. On peut répéter les mesures qui furent proposées au ministère de l’Éducation pour donner un peu d’air aux éducatrices: Une baisse du taux de précarité et des ratios, une hausse des postes permanents et à temps plein, des salaires compétitifs ainsi que l’abolition des horaires brisés.
Mesures annoncées pour le personnel enseignant :
- Retour des retraités : Nous voyons d’un bon œil la pérennisation des mesures auxquelles les retraités avaient déjà droit. C’est-à-dire, un salaire au sommet de l’échelle et des prestations de retraite qui ne seront pas touchées. Cependant, il faudrait que les mesures s’étendent à tous les enseignants retraités, y compris ceux qui le sont depuis plus de 5 ans.
- Contrat pour les suppléants : Chez le personnel enseignant, on offre aux suppléants d’avoir des contrats, ce qui permet, certes de stabiliser les équipes, mais surtout, de créer pour un futur enseignant un horaire lui permettant de concilier études et travail et d’être rassuré quant à sa rémunération. C’est une pratique qui avait déjà cours dans certains milieux.
- Devancement des affectations: Pour ce qui est de devancer les affectations avant l’été, il faut que ce soit réaliste et que ça respecte les réalités locales. Pour assurer un respect des conventions collectives en place, un suivi entre les employeurs et le Syndicat devra avoir lieu.
Mesures annoncées pour le personnel de soutien :
Le gouvernement investira 22,6 millions de dollars sur cinq ans pour mettre en œuvre différentes actions afin de former davantage d’éducatrices en service de garde. Par exemple :
- Formation de plus d’éducatrices en service de garde : La formation en ligne sera encouragée pour permettre aux éducatrices qui travaillent déjà de compléter une attestation d’études professionnelles. Il y aura aussi un soutien accru pour les stages en milieu de travail.
- Francisation accrue : Les futures éducatrices récemment immigrées recevront des cours de francisation afin d’améliorer leurs compétences en communication orale dans un contexte d’intervention en milieu scolaire.
- Reconnaissance des acquis : Les personnes qui auront été formées à l’étranger verront leurs acquis reconnus. Ceci leur permettra de se qualifier plus rapidement. C’est une mesure qui existait déjà, mais qui sera bonifiée.