14 janvier 2022
Les quatre premiers mois de l’année scolaire sont maintenant derrière nous. Une année qui semblait à priori s’orienter vers une accalmie sanitaire et un possible retour à des conditions de travail un peu plus normales, mais c’était sans compter sur l’apparition du nouveau variant qui est venu brouiller toutes les cartes.
Encore une fois, le système scolaire est ébranlé par le retour de l’enseignement à distance et le recours au télétravail. Adaptation et résilience seront au menu des prochaines semaines. Gageons que les maigres deux semaines de vacances auront vite été effacées par la charge de travail qui nous attend dans ce contexte qui se répète. Bien que connue, il n’en demeure pas moins que cette situation se produit au pire moment. En pleine fin d’étape, elle nous obligera encore une fois à effectuer plusieurs pirouettes afin d’assurer la qualité de services que nous avons toujours à cœur de maintenir.
Et, bien que la fermeture des écoles et des centres fut sans doute souhaitable dans les circonstances, les décisions du gouvernement de maintenir les services de garde ouverts ainsi que les écoles et les classes spécialisées sont questionnables au regard des enjeux de santé publique qu’il décrie lui-même. Si nous avons appris des expériences passées, les enjeux de sécurité au travail, cependant, ne semblent pas être pris suffisamment au sérieux par les décideurs.
Pour ajouter l’insulte à l’injure, un ministre de l’Éducation qui s’adresse à la population au moment où les premiers concernés par ses décisions sont au travail et donc, indisponibles pour l’entendre, en dit long sur la considération que ce dernier peut avoir pour nous, les travailleuses et travailleurs du réseau. Ce ministre n’apprend pas de ses erreurs, il persiste et signe en effectuant ses annonces à la toute dernière minute. Nous avons affaire à un premier ministre qui gouverne en maintenant l’état d’urgence sanitaire à coups de décrets. Cette façon de faire est aussi historique que cette pandémie.
Au Syndicat de Champlain, nous allons continuer à frapper sur le clou de la santé et de la sécurité au travail. Nous analysons tous les recours possibles dans ce contexte exceptionnel pour faire valoir vos droits afin de nous assurer que les employeurs prennent leurs responsabilités et qu’ils s’assurent que nos conditions de travail soient les plus sécuritaires possible. Je conclurai cet éditorial en prenant le temps de vous souhaiter, malgré les circonstances, une belle et bonne année 2022. Souhaitons-nous une amélioration de la situation sanitaire, des employeurs à l’écoute, sensibles et proactifs face à notre réalité quotidienne, de la santé bien évidemment et surtout de l’indulgence les uns envers les autres. J’en profite aussi pour rappeler que la prochaine période de négociations est à nos portes et que cette solidarité rudement mise à l’épreuve dans les derniers mois, mais qui est si forte à Champlain, sera prochainement sollicitée pour montrer à ce gouvernement que le travail n’est pas achevé, qu’il faut toujours redonner ces lettres de noblesse à nos professions.
Restons solidaires !
Jean-François Guilbault