28 mai 2021
Le croiriez-vous? La première rencontre entre le comité de négociation de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) et celui de la partie patronale représentant le gouvernement (CPN) a eu lieu le 18 octobre 2019!
J’ai pris le temps de relire tous les rapports de table faits par nos négociateurs à la suite de chacune des rencontres. Jusqu’au 18 mai dernier, il y a eu 55 rencontres entre les parties.
Le temps des fréquentations
Bien entendu, les premières rencontres servent à se doter d’un protocole de négociation, à présenter, de part et d’autre, nos propositions ainsi qu’à poser des questions d’éclaircissement et demander des précisions. Certes, il faut du temps pour trouver le pas.
Dès la première rencontre, la partie patronale a indiqué que le dépôt syndical était clair et travaillé, mais aussi imposant et substantiel. Bref, un dépôt à la hauteur de nos attentes. Durant l’hiver et le printemps qui ont suivi, chaque partie a présenté ses demandes. Et là, à quelques occasions, on a perdu le pas.
Le temps s’arrête et s’accélère, puis l’été arrive
Le 13 mars 2020, la danse s’arrête : la pandémie s’immisce dans la négo. Le 22 avril, le CPN nous indique que l’espace de négociation se définit en termes de jours, voire de quelques semaines et qu’avant la fin juin 2020, tout sera terminé! Pas question que cette négociation soit à coût nul, mais on précise que l’enveloppe fond à vue d’œil.
La partie patronale veut alors que chacun se restreigne à cinq propositions prioritaires. Pour nous, pas question d’embarquer dans un tel entonnoir. Les propositions syndicales demeurent sur la table.
Le 9 juin 2020, on précise qu’il est de plus en plus difficile de croire à un règlement en juin, sauf s’il y a un blitz convenu entre les parties. Mais rien ne bouge du côté patronal.
Le temps du délestage
Les rencontres se poursuivent à l’automne. La danse recommence : deux pas en arrière, un pas en avant, deux pas de côté.
Les 6 et 27 octobre, le 10 novembre et le 17 décembre 2020, la partie syndicale se désiste de plusieurs propositions. Elle indique qu’elle a aussi des mandats pour travailler certaines propositions syndicales et patronales afin de trouver un compromis.
Et alors qu’on attend du mouvement chez nos vis-à-vis, du 13 janvier au 4 mars 2021, la partie patronale n’a qu’un leitmotiv, soit de nous dire que le nombre de propositions encore actives rend nerveux leurs mandants, qu’il faut rétrécir le buffet gastronomique… Mais de leur côté, évidemment, la faim n’a pas diminué.
Et si nous changions de danse?
À compter du 20 avril 2021, nous avons tenté d’accélérer le rythme en proposant un blitz.
Quelques jours plus tard, le CPN nous invitait à danser sous une cloche de verre, comme les boules dans lesquelles il neige lorsqu’on les secoue. Or, ici, on a beau secouer, l’argent ne tombe pas pour nos conditions de travail et notre salaire! Pour nous faire voir, dansons maintenant à l’extérieur! Ce mouvement brassera la boule.
Mireille Proulx
Coordonnatrice