27 mai 2021
C’est un peu la question que tout le monde se pose, chaque début de semaine. « Ça commence à être mélangeant ! », nous écrivez-vous. Parfois suivi, il faut bien le dire aussi, de « Quand est-ce que ça va finir ? Ça commence à être vraiment dérangeant! »
Vous le savez, malgré ce que nous aurions préféré, les différentes organisations syndicales négocient en rangs dispersés et l’impact sur les réseaux de la santé et de l’éducation occasionne de nombreux dommages collatéraux. Si c’est vrai pour chaque grève, ce l’est d’autant plus lorsqu’il n’y a pas de front commun.
Ceci étant dit, ce qu’il ne faut absolument pas perdre de vue, c’est le fait que tous les employés du secteur public ont vu leurs conditions de travail se détériorer au cours des deux dernières décennies. Toutes les catégories d’emplois sont aux prises avec des problèmes d’attraction et de rétention. Pourtant, toutes ne sont pas traitées de la même façon par le gouvernement dans la présente ronde de négociations et c’est ce qui provoque la multiplication des journées de grève depuis quelques semaines partout au Québec!
En d’autres mots, le gouvernement a choisi de mener une stratégie de négociation qui favorise certains groupes selon ses orientations politiques et ses promesses électorales.
La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) a officialisé l’entente de principes sectorielle, lundi dernier. Une entente correcte sans plus, comme vous nous l’avez très clairement exprimé lors des assemblées générales. Mais minimalement, cette entente comporte des gains!
Du côté du personnel de soutien scolaire, tout comme du côté de nos collègues professionnels, les discussions piétinent et la volonté politique d’améliorer le sort de nos membres n’y est tout simplement pas. Si le gouvernement mettait autant d’énergie et d’efforts aux tables qu’il en met dans ses publicités pour convaincre la population qu’il a été plus que généreux, on n’en serait pas là!
Soit dit en passant, la lecture est la même du côté du réseau de la santé, où des annonces de mouvements de grève pour les prochaines semaines ont aussi été faites.
Nous aurons des analyses rétrospectives à faire au terme de cette négociation. Parce qu’un gouvernement qui se présente aux tables en ayant préalablement déterminé unilatéralement qui mérite qu’il dénoue les cordons de la bourse et qui mérite sa faveur, c’est plus que paternaliste! Et syndicalement, nous aurons donc à revoir nos stratégies. Parce que, contrairement à ce que certains laissent entendre, cette façon de faire n’est pas une modernisation des négociations du secteur public. C’est surtout une façon de nous diviser entre nous : entre les différentes professions et catégories d’emplois, entre collègues et entre organisations syndicales.
La négo n’est donc pas finie! Nos collègues du soutien du CSSP et du CSSVT (section Vallée-du-Suroît) seront en grève le 3 juin prochain en avant midi pour mettre de la pression à leurs tables sectorielles. Pour l’ensemble du secteur public, incluant les enseignantes et les enseignants de la FSE-CSQ, l’intersectoriel, donc les salaires, n’est toujours pas réglé non plus!
Alors, ça se termine quand tout ça? Quand nos collègues amélioreront aussi leurs conditions de travail! Soyons solidaires!
Éric Gingras