18 mai 2021
Collègues enseignantes et enseignants à des Patriotes | Cette offre est « refusée »!
La décision du CSSP de faire basculer à nouveau en enseignement à distance demain pour la grève des collègues professionnels, avec des paramètres tout aussi déraisonnables sur le plan pédagogique pour les élèves, les parents et les enseignants, nous choque tout autant que vous! Soyez-en assurés!
D’ailleurs, les explications de l’employeur, dépliées par courriel vendredi dernier à l’attention du personnel enseignant, sont carrément outrancières! Que le CSSP se défile en accusant le Syndicat d’avoir fait le choix de basculer en enseignement à distance, c’est gênant…
Le CSSP connaît la position syndicale dans ce dossier depuis le jour 1, soit le 14 avril dernier. N’oublions pas qu’il a aussi reçu nos griefs pour les grèves précédentes.
Alors en toute transparence…
L’offre à laquelle l’employeur fait allusion dans sa communication de vendredi dernier est la suivante :
Le CSSP souhaitait transformer la journée de grève du personnel de soutien du 4 mai dernier en journée pédagogique de force majeure, pour ainsi ne pas perdre une journée d’enseignement en présentiel, mais en retirant une journée pédagogique du calendrier. Il a répété cette offre pour la grève du 19 mai.«
Est-ce que la convention collective locale le permet? La réponse est NON. Le CSSP le sait très bien.
Alors la question qu’il faut se poser est la suivante : Est-ce que le Syndicat de Champlain allait accommoder l’employeur en faisant une entorse au contrat de travail, alors que nous sommes en pleines négociations de notre convention collective nationale et que nos collègues du soutien déployaient un mandat de grève légitime afin d’obtenir eux aussi de meilleures conditions de travail?
Poser la question, c’est y répondre.
Certains diront que d’autres CSS l’ont pourtant fait. Effectivement. Dans ces cas-là, c’est soit que la convention collective locale le permettait, soit que l’employeur a agi illégalement.
Nous avons donc refusé l’« offre » faite pour le 4 mai dernier, à l’occasion de la grève des collègues du soutien, comme nous l’avons refusée de nouveau pour la grève des collègues professionnels du 19 mai.
Nous partageons votre indignation!
C’est la raison pour laquelle nous avons signifié au CSSP qu’à notre avis, et à la lumière de vos très nombreuses et très vives réactions, ses agissements sont inacceptables.
Et franchement, le CSSP s’isole avec cette stratégie frontale et douteuse puisque les autres CSS de la région ont fait des choix différents, notamment en suspendant les services éducatifs pour la durée prévue de la grève.
Pour cette raison, l’Infolettre du Syndicat de vendredi dernier vous suggérait d’envoyer un modèle de courriel directement à la direction générale (et à une suite d’autres correspondants !) pour clairement nommer votre insatisfaction. Nous souhaitons que l’employeur puisse saisir la pleine mesure de la colère de son personnel.
Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir d’une telle action collective lorsqu’elle est portée massivement. C’est d’ailleurs votre réponse immédiate, en grand nombre, à notre appel qui a mis le feu aux poudres du côté de l’employeur et qui a mené à cette réplique, par courriel, en toute fin de journée.
Ok, maintenant, on fait quoi?
De notre côté, nous continuons la contestation juridique de cette pratique. C’est d’ailleurs le seul moyen légal à notre disposition qui nous a été recommandé par notre firme d’avocats en droit du travail, de même que par les services juridiques de la CSQ.
Vous êtes tannés d’attendre ? Vous voudriez poser un geste fort et d’éclat pour contester la décision du CSSP ? Vous êtes nombreux à nous le signifier et nous comprenons très bien. Toutefois, comme nous l’avons dit à plusieurs reprises lors des assemblées, nous pensons que de mener le dossier de fond par les voies juridiques, si longues soient-elles, sera plus gagnant en bout de piste.
Il s’agit, pour nous toutes et tous, d’un enjeu majeur qui aura potentiellement des répercussions importantes sur nos conditions de travail et sur notre capacité à exercer des moyens de pression. Agir sur le coup de la frustration et de l’émotivité ne règlerait pas le fond des choses.
L’objectif est clair : Il faut que des balises explicites soient définies pour encadrer le recours à l’enseignement à distance et cela ne doit pas se faire au détriment de l’exercice, en toute légalité, de moyens de pression.
Soyez donc assurés que nous continuons à défendre vos intérêts et que nous attendons avec impatience les conclusions de l’arbitre du Tribunal administratif du travail dans ce dossier.
Suivez nos publications pour connaître les développements!
Jean-François Guilbault
vice-président de la section des Patriotes