6 mai 2021
J’aime bien regarder des films, plus d’une fois même quand ils sont bons! Mais jamais quand ils sont mauvais. Et malheureusement, le gouvernement nous fait actuellement jouer la bobine d’un vieux film plate…
Une des adaptations de ce scénario est celle du milieu de la santé. Les médecins spécialistes ont reçu des augmentations salariales, que l’on peut qualifier de faramineuses, alors que les gouvernements successifs ne s’intéressaient pas aux autres groupes de travailleuses et de travailleurs de ce réseau. Et ce malgré, les avertissements. Mais enfin, qui écoute les syndicats de toute façon?
Ainsi, pendant des années, les préposés aux bénéficiaires recevaient des salaires bien en deçà de ce qu’ils (elles, devrait-on écrire plutôt) méritaient. Et boom! Une pandémie! Compte tenu de la tournure infiniment triste des événements que l’on connaît, il est apparu évident que leur travail est essentiel et que sans eux, le réseau de la santé en prenait pour son rhume.
On aurait pu penser qu’après une prise de conscience aussi brutale, ce gouvernement aurait abordé la question des conditions de travail différemment, notamment avec le personnel de soutien scolaire.
Un mauvais scénario donne un mauvais film, même si on tente de le recycler. Dans le réseau scolaire, nous avons pourtant de bons acteurs, mais sans des conditions de tournage optimales, la recette n’y est pas pour un film à succès. Comment se fait-il qu’il faille que nous nous rendions jusqu’à la grève pour en arriver à faire bouger les choses et obtenir pour notre personnel de soutien scolaire des conditions de travail adéquates, des salaires qui relèvent du gros bon sens et du respect?
Les solutions pour améliorer les conditions de travail de toutes les catégories d’emplois ont été expliquées et réexpliquées au comité patronal de négociation. Les améliorations qu’elles apporteraient pour les élèves et pour le fonctionnement du réseau en général ont aussi été mises de l’avant. Pourtant, après plus d’un an et quelque 50 rencontres, les positions demeurent diamétralement opposées.
Mais revenons aux acteurs principaux. Comment ce gouvernement peut-il envisager de favoriser l’amélioration des conditions de travail des uns sans se préoccuper correctement des autres? Le message qu’il a envoyé dimanche dernier n’a rien pour aider la pénurie de personnel qui affecte aussi durement le soutien scolaire.
On n’aura qu’à faire appel au privé, diront certains. Malheureusement, ce n’est pas garant de la qualité des services et il est faux de prétendre que ça coûte moins cher. Au contraire. Et puis, vous rappelez-vous ce qui s’est passé dans les résidences privées pour personnes âgées? Vaut mieux ne pas répéter ce scénario en éducation.
Il n’y a qu’une façon d’améliorer un milieu, c’est de reconnaître l’apport de tous les groupes, leurs forces respectives et l’impact des uns pour les autres.
Le gouvernement Legault a la chance de faire différemment des gouvernements précédents, comme pour les préposés aux bénéficiaires, en considérant le personnel de soutien à sa juste valeur. À lui maintenant de créer le buzz avec un film à succès.
Mireille Proulx
Coordonnatrice