4 février 2021
Le Syndicat de Champlain, comme tous les syndicats affiliés à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), a voté en faveur du mandat de grève de cinq jours. Nous y reviendrons d’ailleurs, surveillez nos publications.
Or, bien que vous vous soyez prononcés en faveur du mandat de grève, vous avez aussi été clairs, lors des assemblées générales, quant à l’importance de choisir le bon moment pour l’exercer. Et surtout, nous avons bien entendu votre crainte de voir ce moyen se retourner contre nous. C’est un message que nous porterons à nos instances nationales.
Ceci étant dit, l’autre élément dont il faut se parler, c’est le taux de participation aux différents votes de grève.
Vous avez été nombreux, sur les médias sociaux, à en faire l’analyse, alors je vais donc me permettre de le faire à mon tour.
Commençons par nous comparer. Le taux de participation de nos accréditations enseignantes a été de 41 %. À la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), à laquelle nous sommes affiliés, la moyenne de participation des différents syndicats a été de 33 %.
Du côté du personnel de soutien, le taux de participation à Champlain a été de 19 %. Et la moyenne à la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS), à laquelle nous sommes aussi affiliés? 10 %!
Mais revenons maintenant à Champlain et comparons la participation de cette année avec celle des assemblées historiques de 2015. Rappelez-vous combien nos assemblées étaient pleines à craquer! Nous peinions à trouver des salles assez grandes, allant même jusqu’à louer l’espace d’un magasin de grande surface en faillite pour pouvoir tenir nos assemblées. Et en 2015, quel a été le taux de participation? 46 %!
Une fois cette mise en contexte faite, une question demeure toutefois : Pourquoi la participation n’est-elle pas plus élevée?
Il y a probablement plusieurs raisons, mais la mécanique du calcul du taux de participation jette une lumière différente sur ces résultats.
Il faut savoir que ce calcul est basé sur le nombre de membres, tel que défini par le Code du travail et par les statuts de notre organisation notamment. Et c’est cette définition qui prévaut. Ainsi donc, aux fins du calcul, un membre est une personne ayant payé, au moins, 12 $ de cotisation syndicale dans une année et ayant eu un contrat dans les 24 derniers mois.
Vous comprenez donc aisément qu’en pleine période de pénurie et avec le fort roulement de personnel, beaucoup de gens passent dans les centres de services, mais ne restent pas longtemps. Et pourtant, ils comptent dans nos effectifs. Nous évaluons qu’ils représentent entre 10 % et 15 % de nos listes de membres actuellement. Ça n’explique pas tout, certes, mais ça met les choses en perspective.
Mais au final, au-delà des chiffres et des statistiques, il reste toujours environ 40 % des membres qui ne votent pas, qui ne participent pas. Un problème de crédibilité des syndicats? Peut-être. Mais c’est aussi le symptôme d’un problème sociétal bien plus grave qui touche toutes les institutions démocratiques, car il s’agit, à peu près, du même nombre de personnes qui ne votent pas aux élections! Dans ce contexte, il s’agit donc de bons taux de participation. Mais nous sommes d’accord, nous devons faire mieux.
Éric Gingras