19 novembre 2020
Voici les résultats!
Consultation sur la prolongation des fêtes
Entre notre direct de lundi soir et la fin de la consultation, le premier ministre François Legault s’est avancé un peu plus loin en conférence de presse, laissant entrevoir certaines possibilités, mais ajoutant aussi du même souffle que tout n’est pourtant pas décidé. Nous savons maintenant que les annonces seront faites ce soir à 17 h.
À faire la girouette en conférence de presse, le gouvernement exaspère le personnel de l’éducation et fait preuve de bien peu de respect pour notre travail. Nous vous avons aussi clairement entendu là-dessus. Et il y a de quoi s’énerver, d’autant plus que ce gouvernement ne consulte pas et ne tient absolument pas compte de l’expérience ni de l’expertise des gens à pied-d ’œuvre au quotidien sur le terrain, pas plus qu’il n’entend les cris du cœur. Peu importe, nous utiliserons toutes les tribunes pour faire connaître votre opinion et pour influencer le gouvernement!
Ce qu’il faut en comprendre
L’analyse des résultats de la consultation que nous avons menée au cours des 48 dernières heures, concernant une éventuelle prolongation du congé des fêtes, permet de dégager quelques grandes lignes.
D’abord, concernant le personnel de soutien scolaire, s’il devait y avoir une prolongation du congé des fêtes, vous mandatez le Syndicat de Champlain à 92,5 % pour que nous exigions au gouvernement qu’il n’y ait PAS d’ouverture des services de garde, de quelque façon que ce soit.
Notre position est donc sans équivoque : une école fermée, un service de garde fermé. Point à la ligne.
Des mesures cohérentes, svp!
Le gouvernement répète sans cesse que nous devons faire un effort collectif pour pouvoir lâcher un peu de lest pendant les fêtes. Soit, mais il devra toutefois mettre en place des mesures cohérentes.
Soyons clairs : Envoyer dans des services de garde des enfants qui proviendront de multiples « bulles » (et même de différents secteurs et municipalités dans l’éventualité de services de garde d’urgence) et qui auront en plus visité de la famille pendant la période des fêtes, ce n’est PAS une mesure cohérente. D’autant plus que la liste des services essentiels s’allonge depuis le confinement du printemps dernier!
Bref, s’il doit y avoir effort collectif, il ne doit pas se faire sur le dos du personnel de soutien scolaire et des techniciennes et éducatrices en services de garde! Rappelons-nous ici qu’il n’est pas question d’un congé ou de vacances, mais d’une forme de confinement ou de quarantaine pour éviter des éclosions dans les écoles au retour.
L’école cet été, NON!
Ensuite, l’éventualité d’un congé avec reprise des journées est largement impopulaire : à peine 5 % des répondants adhèrent à cette option. Pratiquement personne n’est donc en accord avec l’idée de poursuivre les jours d’école au-delà du 30 juin.
Vous avez été nombreux à souligner que les équipements de protection sont déjà difficiles à supporter et que de travailler dans ces conditions, dans des classes non climatisées, souvent non ventilées, à 30 degrés Celsius, après une année déjà difficile, c’est juste NON!
Pour ce qui est d’une reprise dans les journées pédagogiques et la semaine de relâche, nous avons compris que le temps de planification est impératif, tout autant de celui de prendre une pause à mi-chemin entre les fêtes et la fin des classes, pour le bien-être de tous, élèves inclus.
Oui au télé-enseignement, mais…
Les résultats plus serrés entre les options d’enseignement à distance et un congé s’expliquent notamment par les obstacles au télé-enseignement, notamment pour certaines catégories. D’ailleurs, plus de 50 % des répondants ont signifié être en faveur de l’enseignement à distance pendant cette éventuelle période. La réussite et le bien-être des élèves sont au cœur des préoccupations du personnel, nous l’avons bien compris. Vous êtes nombreuses et nombreux à nous écrire à ce sujet.
Or, les préoccupations quant à l’enseignement à distance sont bien réelles et vos réponses les traduisent bien. Une telle option ne s’adapte pas aisément à toutes et à tous. Pensons ici aux difficultés évidentes pour certains groupes, notamment les premières années du primaire et les classes spéciales. Puis, dans certains milieux, l’accès à la technologie constitue une difficulté.
Les enseignants sont aussi plutôt favorables (environ 65,5 %) à envoyer du travail autonome par crainte que les élèves ne soient affectés par un long moment sans apprentissage (rappelons qu’on parlait initialement d’une prolongation potentielle de deux semaines, soit un mois en tout).
Dans tous les cas, c’est l’improvisation, l’effet girouette et l’absence de contrôle qui sont pointés du doigt. Il faut du temps pour tout planifier correctement!
Vous trouverez plus bas les résultats plus détaillés de la consultation. Soyez assurés que nous ferons connaître dès aujourd’hui votre position à nos instances nationales. Et nous leur demandons d’agir rapidement. Parce que, le premier ministre annoncera des mesures pour les fêtes dans les prochains jours, comme il l’a indiqué mardi après-midi, et que de toute évidence, la prolongation, sous quelque forme qu’elle soit, risque fort de s’y trouver! Nous insistons : aucune rencontre n’est prévue à l’heure actuelle et aucune organisation nationale n’a été consultée sur le sujet.
Participation
Vous avez été 35 % pour le personnel enseignant et près de 20 % pour le personnel de soutien scolaire à participer à la consultation. C’est donc globalement 1 membre sur 3 du Syndicat de Champlain qui a donné son opinion. Merci d’avoir répondu en grand nombre!
RÉSULTATS DÉTAILLÉS
Si le gouvernement choisit de prolonger le congé des fêtes, souhaiteriez-vous que les journées soient :
– En enseignement à distance : 51 %
– En congé : 42,5 %
– En congé, mais avec reprise : 6 %
– Aucun : 0,5 %
PERSONNEL ENSEIGNANT
Au lieu de penser à prolonger le congé des fêtes, de quelle que façon que ce soit, pensez-vous qu’il soit envisageable d’enseigner à des demi-groupes d’élèves 1 journée sur 2, pendant quelques semaines, afin de réduire le nombre d’élèves dans les écoles pendant cette période et favoriser ainsi les gestes de distanciation?
– Oui : 47 %
– Non : 52,5 %
– Aucun : 0,5 %
Si oui, le demi-groupe à la maison serait alors :
– En travail autonome : 63,5 %
– En enseignement simultané (synchrone) : 12 %
– En congé : 18 %
– Aucun : 6,5 %
PERSONNEL DE SOUTIEN
S’il y avait une prolongation du congé des fêtes avec une reprise des journées, imposée par un décret gouvernemental, êtes-vous en accord pour que vos représentants syndicaux exigent du gouvernement qu’il n’y ait PAS d’ouverture des services de garde, de quelque façon que ce soit?
– Oui : 92,5 %
– Non : 7 %
– Aucun : 0,5 %
S’il y avait une prolongation du congé des fêtes de deux semaines, mais en télé-enseignement, donnez-vous le mandat à vos représentants syndicaux pour qu’ils négocient avec l’employeur et le gouvernement afin d’éviter toute mise à pied pendant cette période?
– Oui : 96 %
– Non : 3 %
– Aucun : 1 %
PERSONNEL ENSEIGNANT ET DE SOUTIEN
Si le gouvernement devait nous imposer par décret un congé des fêtes prolongé AVEC une reprise des journées, donnez-vous à vos représentants syndicaux le mandat de négocier des balises afin d’amoindrir les effets de cette reprise, notamment en négociant de ne reprendre qu’une partie de ces journées et/ou de les reprendre ailleurs durant l’année, plutôt qu’à la fin de l’année.
– Oui : 96,5 %
– Non : 3 %
– Aucun : 0,5 %
S’il y avait prolongation du congé des fêtes pour une durée de deux semaines, préféreriez-vous :
– Que les semaines soient AVANT le congé des fêtes : 2,5 %
– Que les semaines soient APRÈS le congé des fêtes : 49,5 %
– Qu’il y ait une semaine avant le congé des fêtes et l’autre après : 48 %