12 mars 2020
Tout juste avant la semaine de relâche, nous avons appris de la bouche du ministre de l’Éducation lui-même que les enseignants signeraient leur prochaine convention collective « le sourire aux lèvres ». Alors que j’aurais dû me réjouir, j’ai été plutôt insultée par cette affirmation.
D’abord, une fois de plus, le ministre Roberge ne semble pas se rappeler que les membres du personnel de soutien scolaire font aussi partie du personnel de l’éducation… lui qui les a pourtant côtoyés alors qu’il était enseignant.
Les négociations actuellement en cours sont importantes pour l’ensemble des catégories d’emplois, tant au niveau des salaires que des conditions de travail. Il me semble que ça ne coûte pas cher de prendre la peine d’inclure tout le personnel dans son discours !
Ensuite, affirmer que nous signerons « le sourire aux lèvres » est méprisant pour le travail que l’ensemble du personnel de l’éduca-tion a réalisé pour en arriver aux demandes syndicales déposées en octobre dernier.
De notre côté, les consultations auprès des membres nous ont permis de proposer des solutions afin de valoriser le travail que nous faisons. Il y a évidemment la question des salaires, mais également bon nombre de pistes pour améliorer le réseau de l’éducation qui en a bien besoin, tous en conviennent.
Nos conventions collectives viendront à échéance le 31 mars prochain. Alors si le ministre connaît la conclusion des prochaines conventions, il me semble que de tenter une entente avant la fin du contrat (ou à tout le moins au tout début du nouveau) aurait été une belle occasion pour ce gouvernement de ne pas incarner la façon de faire des « vieux partis ».
Au contraire, il a plutôt repris 60 offres (lire demandes) de l’ancien gouvernement et en a ajouté plus de 30 autres. Et aucune ne répond aux demandes que nous avons formulées initialement.
Si le ministre est persuadé que nous signerons dans la joie et l’allégresse, est-ce dire que le dépôt de la partie patronale est factice ? Est-ce dire que le gouvernement cherche à faire perdurer dans le temps cette négo ?
Les dépôts patronaux des deux derniers gouvernements libéraux, tout comme ceux du Parti Québécois, étaient empreints de mépris, d’incompréhension du milieu scolaire et d’une stricte recherche d’économies sur le dos des élèves et du personnel de l’éducation.
Je répète, si le ministre Roberge sait aujourd’hui que la négociation se terminera dans le bonheur, pourquoi ne pas mettre cartes sur table dès mainte-nant et entamer réellement les négociations en abordant les problèmes connus et vécus dans le milieu à partir de nos solutions ?
Pourquoi ne pas balayer un dépôt patronal qui n’est pas le leur, mais bien celui des libéraux avant eux, et repartir cette négociation sur de nouvelles bases ? Ça, ce serait nouveau. Mais en attendant, je garde une moue dubitative face à cette déclaration.
Mireille Proulx
Coordonnatrice