20 janvier 2020
J’avais un tout petit espoir. Tout petit, tout petit. Qu’enfin un gouvernement agisse différemment des « vieux partis » lors de la négociation du secteur public. Nous étions plusieurs à avoir cet espoir de connaître une négociation différente.
C’était permis de rêver! D’autant plus que c’est un nouveau parti, la Coalition Avenir Québec (CAQ), qui est arrivé au pouvoir en 2018, avec de nouveaux visages, de nouveaux ministres et ce slogan de campagne électorale qui laissait entrevoir le changement : « Maintenant. ». Après des années d’alternance au pouvoir entre le Parti libéral et le Parti québécois, je croyais, le moment des négos venu, à la fin du perpétuel scénario : « Y’a pas d’argent dans les coffres! »
Mais malheur! En dépit des surplus budgétaires dans les coffres, il semble que nous aurons droit à un remake finalement! Surplus auxquels nous avons largement contribué, tant comme citoyens qu’au travail. Faut-il vraiment rappeler la période d’austérité et les coupes budgétaires en éducation?
Il était permis de rêver car le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a répété sur toutes les tribunes qu’il ferait disparaître les six premiers échelons de l’échelle salariale pour rendre plus attractive la profession enseignante.
Oups! Pas une seule trace de cette proposition dans le dépôt patronal de décembre. Niet, rien…
Que devons-nous comprendre? Que ce n’était que de la poudre aux yeux pour troquer ces échelons contre des concessions futures dans nos conditions de travail ? On a vu neiger quand même. Rendre la profession alléchante par le salaire, mais exiger plus. Un pas en avant, deux en arrière.
Il était permis de rêver car le premier ministre François Legault disait cet automne que « les employés du secteur public ne doivent pas s’attendre à obtenir des augmentations salariales supérieures à l’inflation ». Une bonne annonce, me disais-je, puisque « le ministère des Finances prévoit que le taux d’inflation sera de 2,2 % pour l’ensemble de l’année 2019 et de 2,2 % aussi en 2020, avant de retomber à 2 % pour les trois années suivantes » (La Presse +, 13 septembre 2019).
Partir les négociations à 10,4 %, ça c’était du nouveau. Naïve! C’est plutôt 7 % sur cinq ans qu’on nous a offert, soit 1,75 % les deux premières années de l’entente, 1,5 % la troisième année et enfin, 1 % les deux dernières années.
Que devons-nous comprendre? Qu’une fois de plus, on ne considère pas le réel travail du personnel de l’éducation? Faudra-t-il perdre des acquis pour chaque sou qui sera offert en augmentation de salaire? Ou bien accepter l’ajout de nouvelles obligations qui n’allègeront pas la tâche actuelle?
Ce nouveau gouvernement est finalement un nouveau vieux. Pourtant, ça fait longtemps qu’on le dit : on ne fait pas du neuf avec du vieux!
Mireille Proulx
Coordonnatrice