17 janvier 2020
Voilà, c’est bel et bien parti! Et toutes celles et tous ceux qui croyaient que ce serait plus facile, compte tenu de la conjoncture actuelle, viennent de se faire rappeler à l’ordre! Pour un gouvernement qui se dit pragmatique, qui proclame haut et fort vouloir faire de l’éducation une priorité et qui, rappelons-le, nage dans les surplus budgétaires, il me semble que d’autres avenues auraient été possibles (et souhaitables) pour amorcer les négociations du secteur public que le sempiternel psychodrame qui les accompagne.
Tout juste avant les Fêtes, le gouvernement et la partie patronale déposaient leurs offres et leurs demandes au personnel de l’éducation. Insultantes et méprisantes, elles ont littéralement agi comme un électrochoc auprès du personnel enseignant et de soutien scolaire ! Si le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge, lui-même enseignant, a pourtant affirmé à maintes reprises qu’il s’occuperait du personnel de l’éducation, il semble bien que les négociateurs patronaux et le président du Conseil du trésor n’aient pas cru bon de l’écouter.
Je vais me permettre de répéter ici ce que j’ai répété plusieurs fois en entrevue en décembre dernier : Le collègue Roberge a-t-il réellement l’écoute du président du Conseil du trésor et du premier ministre? Parce que franchement, il m’est difficile de concevoir un dépôt aussi déconnecté de la réalité sur le terrain, aussi loin des besoins du personnel et des élèves. Parce que plusieurs univers séparent ce que Jean-François Roberge chante sur tous les tons des offres qui se trouvent dans les dépôts patronaux.
Soyons clairs ici : au-delà des offres salariales ridicules présentées au personnel de l’éducation, il n’y a absolument rien pour améliorer ni les conditions de travail du personnel ni les services aux élèves dans les demandes de la partie patronale. Les bonnes intentions du gouvernement répétées ad nauseam sur toutes les tribunes ne se traduisent pas dans les dépôts patronaux, qui reprennent essentiellement les mêmes demandes qu’en 2015. Tôt ou tard, il faudra bien que le ministre de l’Éducation rende des comptes et agisse concrètement. Il a des limites aux belles paroles et aux opérations de relations publiques!
Après des années de dénonciation, un consensus semblait pourtant établi au sein de la population et, croyait-on, l’amélioration de nos conditions de travail semblait aller de soi pour cette négociation. Mais non!
Et à partir de maintenant, quelle sera la suite? Nous nous préparons à courir un marathon, car la négociation s’annonce longue et ardue. Malgré la frustration des dépôts patronaux en décembre dernier, il nous faudra être fins stratèges et nous mobiliser pour exiger que ça change maintenant en éducation.
Éric Gingras