Ze recette…

14 novembre 2019

Quel plaisir que de réaliser une bonne recette qui plaît à ceux à qui on l’offre. Personnellement, j’adore ce moment où tous se délectent, ça s’entend et ça se voit !

La fois suivante, avec du nouveau monde autour de la table, je refais la même recette. Quand c’est gagnant, c’est gagnant ! Malheureusement, j’avais oublié que Sylvie est végétarienne et que Gilles ne doit absolument pas manger de gluten…

En août 2019, paraissait dans L’actualité un article de Jean-Benoit Nadeau intitulé « Le secret des bons profs ». Je me suis tout de suite dit : « Sacréfice, ils l’ont enfin trouvé, LE secret ! Terminée la pénurie; on a trouvé la recette, tout le monde pourra enseigner et enfin 100 % des élèves pourront réussir leurs études dans les temps prescrits. »

J’étais contente ! Rapidement, j’ai suque le secret avait un nom : l’enseignement efficace. Le ministre Roberge lui-même y est converti ! « On va faire le tri, déterminer ce qui marche, dans quelles conditions, et ce qui ne marche pas », dit-il. C’est un bon début, vraiment.

Le directeur général de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys affirme « [qu’]on peut faire mentir toutes les statistiques et tous les déterminants socioéconomiques avec l’enseignement efficace. » En plus, à la lecture de l’article, j’ai appris que ça se faisait déjà en Ontario, en Iowa, au Massachusetts, entre autres. « L’approche est reconnue depuis une quarantaine d’années aux États-Unis, études scientifiques à l’appui […] », écrit Monsieur Nadeau. Pourquoi avoir gardé ce secret juste pour eux ? C’est bien connu : les États-Unis ont le meilleur système d’éducation au monde !

C’est ainsi que le ministre de l’Éducation veut mettre en place l’INEE, l’Institut national d’excellence en éducation. Loin de se vouloir « une police de la pédagogie », le ministre spécifie que le travail de l’institut « sera d’analyser les différentes approches pédagogiques sur une base scientifique. » Monsieur Nadeau souligne dans son article qu’un des grands modèles est certainement le groupe Visible Learning de l’Institut de recherche en éducation de l’Université de Melbourne, en Australie. Son directeur est John Hattie.

« Ça veut dire qu’un enseignement efficace a des effets très largement supérieurs aux facteurs technologiques, organisationnels ou socio-économiques », dit ce dernier. La compréhension du journaliste se traduit ainsi : « En d’autres termes, les bons enseignants sont capables de surmonter les facteurs d’influence négatifs comme la pauvreté, la classe sociale ou même de mauvais programmes ». Ben là, j’étais conquise ! Quelles belles économies nous ferons !

Et c’est facile. L’une des enseignantes interrogées dit que les évaluations ne doivent pas juste servir à donner une note. Elles doivent aussi servir à voir ce qui ne fonctionne pas en classe. « Au début, ça déstabilise, parce que ça oblige à remettre en question notre enseignement, dit-elle. Mais ça marche. »

Un autre dit qu’il se sert d’un fichier Excel dont une des colonnes compile le résultat du groupe pour chacune des questions. « Si seulement 40 % de la classe réussit la question sur les électrolytes, ça signale qu’il y a quelque chose qui cloche dans mon enseignement. »
Ze recette que je vous disais…

Mireille Proulx
Coordonnatrice