5 septembre 2019
2019-2020, c’est parti ! Une nouvelle année s’amorce, elle sera remplie, on l’imagine, de moments spéciaux, privilégiés, cocasses et parfois, de moments plus difficiles. Cette année scolaire sera aussi le théâtre du déclenchement d’une nouvelle ronde de négociations collectives. Oui, déjà quatre ans se sont écoulés depuis la dernière, bien qu’il me semble que c’était hier !
Et pourtant, le paysage politique a bien changé depuis : un nouveau gouvernement, un nouveau ministre de l’Éducation avec une nouvelle philosophie et de nouvelles règles.
Évidemment, nous aimons les entendre dire que l’éducation sera une priorité, qu’ils veulent réinvestir dans le réseau et améliorer nos conditions de travail. C’est quand même une bouffée de fraîcheur après une décennie de compressions budgétaires, de coupures et de discours creux sur l’éducation. Or, les bottines devront suivre les babines !
Assez de mirages !
En effet, le renouvellement de nos conditions de travail sera aussi l’occasion d’améliorer ce qui ne va pas, de rendre la tâche de la profession enseignante et celle de tous les corps d’emploi du personnel de soutien plus attrayante, d’offrir de meilleurs salaires, de reconnaître l’expertise du personnel en place, de respecter l’autonomie professionnelle, de bonifier les services, etc. Nos volontés seront-elles partagées par les patrons et par le gouvernement ? Nous le saurons bien vite.
Alors que le ministre s’apprête vraisemblablement à déposer cet automne un projet de loi sur la gouvernance des commissions scolaires, quels impacts faut-il anticiper dans nos milieux ? Dans notre contrat de travail ? Il faudra y voir clair, car chose certaine, ce gouvernement maîtrise son message et il est habile dans ses relations publiques. Vous verrez, chaque annonce sera pour notre bien, un grand classique !
Nous attendons fermement que ce gouvernement prenne des mesures qui auront des effets concrets sur le terrain et dans le quotidien du personnel de l’éducation. Pour ce faire, nous serons ensemble dans cette négo : les 11 000 membres de Champlain, certes, mais aussi des dizaines de milliers de collègues à travers la province.
La solidarité : plus qu’un slogan de pancarte !
S’il y a quelque chose que nous avons appris au cours des derniers mois, c’est qu’un syndicat fort, uni, solidaire et déterminé comme le nôtre, ce ne sera jamais suffisant pour mener nos luttes. L’autonomie, on l’a vu, a ses limites ! Une organisation nationale forte, pour nous amener plus loin collectivement, a donc sa pertinence.
Au Syndicat de Champlain, plus que jamais, nous sommes déterminés à représenter vos intérêts, à porter vos revendications et vos idées dans cette négociation. Et nous nous appuierons donc sur nos organisations nationales pour faire entendre votre voix. Parce que les résultats d’une négo, c’est notre affaire à toutes et à tous.
Les prochains mois seront difficiles et importants. Même si on ne peut garantir les gains qui seront faits dans notre prochain contrat de travail, nous pouvons garantir qu’avec l’aide de nos collègues de partout au Québec, nous veillerons à ce que nos organisations nationales soient à l’écoute, dans tout le processus de négociation, dans les stratégies à adopter et dans la combativité à exercer. Mais elles devront alors être à la hauteur !
Soyons clairs ici : nous ne sommes pas de ceux qui pleurnichent, tournent les talons et sèment la bisbille alors qu’on devrait parler de solidarité. À Champlain, nous retroussons nos manches et prenons les moyens pour atteindre notre objectif : exercer un syndicalisme qui ressemble à nos membres et non pas un syndicalisme qui date d’un autre millénaire. Qu’on se le tienne pour dit !
Éric Gingras