12 mars 2019
Vendredi dernier, en pleine semaine de relâche, j’entends à la radio un animateur dire à son collègue chroniqueur qu’il en avait profité ce matin, en ce 8 mars, pour dire à ses collègues féminines combien il appréciait leur travail, combien elles étaient belles et qu’il allait même cuisiner pour sa conjointe à son retour du boulot en soirée ! On se serait cru à la Saint-Valentin !
Il est pourtant loin d’être le seul à parler de la Journée internationale des femmes en ces termes. Tout comme plusieurs se demandent à quoi peut bien encore servir, en 2019, une telle journée. Après tout, évoquent-ils, la société n’est plus ce qu’elle était il y a 30 ans, à preuve les femmes sont maintenant partout dans la société et elles sont même plus nombreuses dans les universités, en particulier dans des programmes prestigieux comme la médecine. Un peu simpliste comme réflexion…
Wikipédia nous rappelle ce que représente le 8 mars : « La Journée internationale des femmes, également appelée Journée internationale des droits des femmes dans certains pays comme la France [c’est aussi le cas au Québec depuis cette année], est célébrée le 8 mars. C’est une journée internationale mettant en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la réduction des inégalités par rapport aux hommes. »
C’est donc dans cette optique que le 8 mars doit être souligné : une journée de prise de conscience du chemin parcouru et des luttes qui sont encore à mener, qu’elles soient sociales, politiques ou juridiques. Et prétendre que les inégalités appartiennent au passé relève de l’aveuglement volontaire.
Certes, beaucoup de chemin a été parcouru et le fossé qui sépare les hommes et les femmes s’est rétréci. J’espère bien ! Mais il y a encore du travail à faire et nous en savons quelque chose en éducation. Comme pour nos collègues infirmières, entre autres, nos emplois ont une aura de vocation, de don de soi et même de bénévolat. Toujours les premiers à nous faire couper et les derniers à nous faire augmenter. Et le fait que ce sont des emplois à forte prédominance féminine serait le fruit du hasard ? Allons donc !
Évidemment, la Journée internationale des droits des femmes est aussi nécessaire pour ces millions de femmes à travers le monde qui luttent au quotidien pour leurs droits, leur intégrité, leur sécurité, voter, avoir un salaire décent, etc. Alors oui, pour toutes ces raisons, le 8 mars est encore nécessaire.
Éric Gingras