2 octobre 2018
Le sort en est jeté : ce sera un gouvernement de la Coalition avenir Québec qui mènera la destinée du Québec pendant les quatre prochaines années.
Comme citoyen, je garderai mes réflexions pour moi. Mais comme président du Syndicat de Champlain, j’ai maintenant beaucoup plus de questions que de réponses suite à cette élection.
La CAQ a fait de nombreuses promesses en éducation. Et même si les grandes lignes de leur programme politique ont été divulguées, nous savons trop bien que le diable est dans les détails! Faisons ensemble un bref survol.
La fin des commissions scolaires
Elles seront remplacées par quoi exactement ? Peut-on vraiment penser que les commissions scolaires anglophones accepteront de voir leur autonomie démocratique disparaître, d’autant plus que la communauté anglophone considère que ces institutions sont enchâssées dans la constitution. Le débat est à venir et, une fois encore, c’est à un débat de structures auquel nous aurons droit.
Baisse du taux des taxes scolaires
Si l’éducation est une priorité, il faudrait compenser ces sommes perdues pour que, minimalement, le budget en éducation reste le même. C’est une évidence.
Les maternelles quatre ans
On va les mettre où ? Qui enseignera à ces enfants ? Doit-on rappeler qu’il y a pénurie de main-d’oeuvre en éducation ? Poussera-t-on l’audace jusqu’à introduire une nouvelle catégorie de personnel, comme la rumeur le prétend ?
Retirer les six premiers échelons pour les enseignantes et les enseignants
Belle promesse, mais mon petit doigt me dit qu’on essaiera de nous la marchander contre autre chose lors de la prochaine ronde de négociation ! Rien n’est si facilement donné lorsqu’il est question de nos conditions de travail et, surtout, de nos salaires.
Je m’arrêterai ici, en attendant de voir ce que nous réserverons les prochaines semaines. Qui sait, peut-être serons-nous agréablement surpris !
Mais souvenons-nous que c’est un gouvernement de droite qui vient d’être élu, avec un leader qui, avant d’adoucir le ton en sentant l’odeur du pouvoir, avait les mêmes idées que Stephen Harper quant aux « puissants syndicats ». Rappelons-nous qu’il parlait ouvertement de l’abolition de la formule Rand. La vigilance sera donc de mise.
Enfin, avec les prochaines négociations du secteur public qui s’amènent, nous verrons si ce gouvernement incarne réellement le changement ou si nous assisterons à une projection que nous avons déjà vue plusieurs fois !
Éric Gingras