1 juin 2017
Dossier spécial – Projet de loi no 105
Pour ce faire, il impose la mise sur pied d’un comité de distribution des ressources au niveau de la commission scolaire, formé majoritairement de directions d’établissement.
Il faut se questionner sur l’interaction entre ce comité et le comité paritaire EHDAA, comité conventionné par l’entente nationale. Le rôle de ces deux comités est de faire des recommandations quant à la gestion des budgets et à la répartition des services éducatifs complémentaires et autres services professionnels. Mais il faut considérer ici le comité paritaire comme une instance spécialisée sur une portion du budget. Le comité de répartition des ressources devra donc tenir compte des recommandations du comité paritaire quant à la distribution des budgets et des ressources spécifiques aux EHDAA dans les établissements.
Finalement, à partir de septembre prochain, il sera possible d’élire des membres substituts au conseil d’établissement. Nous accueillons favorablement cette nouveauté, car elle permettra de maintenir la représentativité de chacune des parties lors des discussions et de la prise de décision. Cette mesure favorise plus particulièrement le personnel de soutien et professionnel qui ne détient que très peu de sièges au conseil d’établissement. Il sera important d’établir une bonne communication entre les différents membres élus afin de s’assurer du suivi des dossiers.
Les dérives possibles…
Même si le ministre Proulx ne parle plus de cibles chiffrées mais plutôt de cibles visées, il faut tout de même rester prudents quant aux dérives possibles en lien avec la Gestion axée sur les résultats.
Il en a d’ailleurs été abondamment question au cours des dernières semaines, avec les modifications des notes des évaluations ministérielles ainsi que dans les établissements. Nous tenons à rappeler que ce sont les enseignants qui détiennent les compétences et le jugement pour évaluer et attribuer les notes aux élèves et que c’est une intrusion directe dans l’autonomie professionnelle que de modifier ces résultats.
Il faut aussi porter une attention particulière à l’implantation de pratiques pédagogiques novatrices. Bien qu’il soit louable d’essayer de nouvelles pratiques pédagogiques, l’implantation de ces dernières relève de l’autonomie professionnelle de l’enseignant et doit se faire sur une base individuelle et volontaire. C’est pour cette raison qu’il est fortement déconseillé de les inclure dans le projet éducatif ou dans la proposition des moyens que les enseignants devront déposer à la direction à partir de l’automne 2019. Une autre dérive possible de la Gestion axée sur les résultats est l’exclusion de certains élèves des calculs statistiques. Pour obtenir des statistiques de réussite scolaire plus reluisantes, certains pourraient être tentés de retirer des calculs certains élèves ayant des difficultés. Mais il faut se rappeler que d’établir un portrait réel de la classe permet de demander un financement adéquat et les ressources nécessaires à la réussite de tous.
Un travail d’équipe
L’implantation du projet de loi no105 se fera de façon progressive, d’ici la fin de 2019. Le personnel enseignant, de soutien et professionnel sera mis à contribution tout au long de cette implantation. Il est donc primordial de continuer à se concerter afin de prendre en compte les réalités de chaque catégorie de personnel œuvrant dans les établissements.
C’est pour cette raison que nous devons nous assurer de respecter la composition des comités consultatifs, plus particulièrement ceux où plusieurs catégories de personnel sont invitées à siéger. Pour reprendre les paroles d’Isaac Newton : « Lorsque deux forces sont jointes, leur efficacité est double ».