14 mars 2017
Entrevue avec Pierre Hébert, humoriste et porte-parole de la campagne Prof, ma fierté!
Pierre Hébert prend fréquemment la parole pour valoriser le travail des enseignantes et des enseignants. Nous l’avons rencontré lors d’une séance de tournage de la websérie Prof, ma fierté! pour parler de son engagement comme porte-parole de la campagne de la Fédération des syndicats de l’enseignement du Québec (FSE-CSQ).
Pourquoi avoir choisi de vous impliquer et de prendre la parole publiquement en faveur des enseignants ?
« Je suis né et j’ai grandi entouré de profs. Ma femme est enseignante au primaire, nous avons donc beaucoup d’amis qui sont également enseignants. Ça fait vraiment partie de ma vie.
« Quand ma femme a eu son premier contrat, je me souviens que ça m’a frappé à quel point elle se donnait, à quel point tout le monde autour d’elle était tellement impliqué.
« Je le répète souvent, mais il n’y a pas une année où ma blonde ne sort pas de l’argent de ses poches, pas une année où elle respecte son nombre d’heures travaillées, pas une année où je ne suis pas assis devant la télé avec elle à découper et à plastifier du matériel qu’elle crée.
« C’est ce bout-là qui est important pour moi : montrer aux gens, pour qu’ils le sachent, à quel point les profs sont impliqués et dévoués avec les élèves. Je trouve ça important de le dire.
« “Les profs travaillent un peu dans le jour ; ils ont deux mois de vacances et c’est fini. ” Il me semble que ce préjugé-là est de moins en moins présent, et c’est tant mieux. J’ai l’impression que, plus que jamais, les gens sont derrière les professeurs au Québec. »
Pourquoi selon vous ? Parce qu’ils sont mieux informés ? Parce que des gens, des personnalités publiques et des enseignants, prennent la parole, comme vous le faites ?
« Oui. Je pense en effet que c’est un mélange de tout ça. J’ai l’impression que plus ça va, plus les gens comprennent et prennent la mesure de la charge de travail d’un professeur.
« Je fais souvent des publications sur Facebook sur les profs. Une fois, j’ai publié un statut sur mon prof de 5e année, Yvan Bolduc, qui avait compris que j’étais un tannant et que j’avais besoin d’attention. Il me faisait faire des oraux, monter des pièces de théâtre. Ce qui dérangeait, il avait compris, lui, que c’était une force, mais pas nécessairement dans la classe. Il m’a enligné dans ce qui est devenu une passion. Ce prof a changé ma vie.
« Les profs changent des vies, tous les jours. Quand j’ai publié ce statut-là, les gens se sont mis à répondre et à parler spontanément des profs qui ont changé leur vie. C’était très touchant. »
Pierre Hébert est le papa d’une petite fille de deux ans. Au moment de réaliser cette entrevue, il attendait sous peu « bébé numéro 2 ».
Avoir des enfants, est-ce que ça change votre perspective quant à l’école, aux enseignants ?
« Oui. Comme parent, je me sens interpellé. Je veux montrer tout le travail extraordinaire des profs. Ce qui me tanne beaucoup, c’est les parents qui ont la mentalité “payeur-client”… Comment dire ? Vous savez, ceux qui pensent que le prof leur est redevable parce qu’ils le paient avec leurs taxes…
« J’en parle aussi autour de moi. “Arrête ça, le prof ne te doit rien. Demande plutôt ce que tu peux faire pour aider.” Je le vois avec ma blonde : des parents qui s’impliquent dans l’éducation de leur jeune, ça fait toute la différence. »
« Quand ma fille sera à l’école, je veux pouvoir aider, comme je peux, son prof. Lui faire confiance, pas le confronter ou tirer la couverte… »
« J’ai un titre : porte-parole de Prof, ma fierté! Mais je l’ai toujours fait avant. Et je continuerai de le faire. Ce n’est pas une question de contrat, ça s’inscrit dans ma vie, celle de ma blonde, de mes amis. Même si je suis occupé, il y a toujours du temps pour souligner le travail des profs. »
Coup de cœur pour Pierre Hébert ? Vous aimeriez voir son spectacle ?