23 novembre 2016
Pour partir du bon pied
« Les syndicats protègent les incompétents », « Ils parlent au nom de personne », « Ils sont toujours en grève ou en train de chialer », « Ils défendent juste l’ancienneté », « Ils ressassent toujours les mêmes vieilles rengaines »…
Attention ! La saison des Fêtes arrive et ces phrases caricaturales fleurissent en abondance à cette période de l’année !
Néanmoins, certains mythes ont la couenne dure : « C’est quoi un syndicat, exactement ? Qu’est-ce que ça mange en hiver ? Je n’ai pas besoin de ça; j’ai une bonne relation avec ma direction ».
Pour des étudiants au baccalauréat qui s’apprêtent à embrasser la profession enseignante, les réalités quotidiennes liées aux relations de travail peuvent sembler fort lointaines. Et pourtant…
Plusieurs fois par année, le Syndicat de Champlain a l’opportunité de s’adresser aux étudiants sur les bancs d’université, sur invitation de leur professeur, notamment dans le cadre du cours qui porte sur la mécanique du système scolaire au Québec, lequel comprend un chapitre sur le syndicalisme enseignant.
Une occasion en or puisque bon nombre de ces étudiants, qui travailleront possiblement pour les commissions scolaires des Patriotes, Marie-Victorin ou encore Vallée-des-Tisserands, sont dans les faits de futurs membres du Syndicat de Champlain.
Un syndicat ? Pour quoi faire ?
Processus de formation d’un syndicat, formule Rand, négociation collective et bénéfices d’une convention collective (salaires, droits parentaux, journées de maladie, congés spéciaux et assurances collectives notamment), défense des droits collectifs et individuels, obligations légales et devoir de juste représentation du syndicat, vie démocratique, prises de positions sur des enjeux sociaux, portrait du paysage syndical au Québec, la première partie de la présentation permet d’aborder ces thèmes dans une perspective large, de remettre les barres sur les «t» et les points sur les «i» de certains préjugés tenaces.
Assommant le discours syndical ? Pas vraiment, si on juge l’intérêt que portent les étudiants aux discussions.
Et l’intérêt est d’autant plus marqué quand on fait l’effort de lier le discours syndical à ce qui les intéresse au quotidien : l’enseignement.
Par exemple, Éric Gingras, président du Syndicat de Champlain, explique lors de ces rencontres comment le syndicat constitue un mécanisme démocratique de représentation qui permet d’utiliser la richesse des employés pour trouver des solutions aux problèmes de la profession.
« Parce qu’en enseignement, comme ailleurs, on ne consulte pas toujours les principaux concernés. Je pense ici à la refonte du programme d’histoire au secondaire pour lequel les enseignants en histoire n’ont, au départ, pas été consultés. Je pense aussi à tout le processus de consultations publiques sur la réussite éducative mise en branle actuellement par le ministère de l’Éducation dans lequel on tente de noyer le poids de la représentation du personnel de l’Éducation. »
« Pour faire connaître notre point de vue, faire valoir notre expertise et prendre la place qui nous revient, il faut un contrepoids au pouvoir en place. Le syndicalisme, c’est aussi cet outil. »
Il insiste aussi sur le fait que la vie professionnelle est au cœur des préoccupations syndicales en enseignement : les programmes d’études, le régime pédagogique, les élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, la Loi sur l’instruction publique, l’insertion professionnelle, l’ordre professionnel, pour ne nommer que celles-là.
« En enseignement, les négociations englobent l’éducation au sens large. C’est particulier à notre secteur. C’est pour cela que l’on insiste sur le fait que, lorsque nous sommes en négos, c’est aussi, et surtout, dans l’intérêt des élèves. Les définitions des élèves HDAA, les services, les ratios, l’évaluation des élèves, tout ça, c’est dans la convention ! Pas étonnant que les négociations en éducation soulèvent autant de passion, lorsque, par exemple, le gouvernement propose d’enlever l’identification des élèves ! »
Le b.a.-ba du quotidien
Dans certains cas, ces étudiants ont déjà effectué des stages et même, parfois, de la suppléance. Ils sont donc spécialement intéressés par des éléments pratiques du quotidien et le fonctionnement du réseau scolaire, la suppléance, les contrats, l’intégration d’une équipe-école, la tâche, les échelles salariales : Comment fonctionne l’ancienneté, à partir de quand suis-je sur la liste, puis-je aller déposer mon cv dans les écoles, etc. ?
L’ensemble de ces éléments font évidemment aussi partie de la présentation, de façon à répondre aux interrogations des étudiants.
S’ajoutent aussi d’autres aspects sur lesquels ils devraient réfléchir, spécialement en début de carrière, dont la notion de l’enseignant modèle et l’utilisation des réseaux sociaux.
« Le courant jurisprudentiel est très clair à cet effet à l’heure actuelle: l’enseignant est et doit agir à titre de modèle dans notre société. En d’autres mots, il y a des choses que le commun des mortels peut faire, mais pas nous, parce que ça paraît mal ! Et les réseaux sociaux ont un impact énorme dans cette perspective. D’accord ou non, la jurisprudence n’est pas de notre côté là-dessus ! »
Des sujets qui ne manquent pas de faire réagir et de susciter des discussions !
Pour consulter le document Powerpoint de la présentation, cliquez ici.