Champlain à la consultation sur la réussite éducative

23 novembre 2016

«À chacun son rôle !», Éric Gingras au ministre Proulx

«Il faut travailler certes à ce que les parents puissent s’engager dans le cheminement scolaire des enfants… mais pas au détriment de l’autonomie professionnelle et des enseignantes et enseignants !», de déclarer le président du Syndicat de Champlain, Éric Gingras, en s’adressant au ministre de l’Éducation, M. Sébastien Proulx, ce lundi, lors de la rencontre régionale des consultations publiques sur la réussite éducative, à Longueuil.

Éric Gingras a fait référence à l’adage qui dit qu’il faut un village pour élever un enfant.«L’image vaut aussi pour assurer la réussite éducative des élèves. Que serait l’éducation dans une société sans l’apport des parents, de la communauté, des organismes, de l’État ? Mais entendons-nous : chacun à SON rôle à jouer. Il faut reconnaître le rôle et l’expertise de chacun !»

Éducation des adultes, francisation, formation professionnelle, précarité, milieux défavorisés, ordre professionnel et rôles de chacun dans la réussite éducative, l’intervention de lundi soir a finalement été de près de vingt minutes.

Rappelons qu’initialement, le ministère avait alloué uniquement dix minutes lors de chaque rencontre régionale pour l’ensemble des syndicats affiliés aux fédérations de l’éducation à l’intérieur de la CSQ dans une même région.

Le Syndicat de Champlain, à l’instar de la Centrale des syndicats du Québec, a vertement dénoncé le fait que le poids relatif du personnel de l’éducation s’en trouvait considérablement diminué. Toujours est-il que les syndicats de l’éducation (CSQ) de la Montérégie se sont coordonnés pour préparer leur intervention devant le ministre et qu’Éric Gingras agissait à titre de porte-parole, aux côté de Martine Provost, présidente de l’Association des professeurs de Lignery(CSQ).

Mme Provost a surtout parlé de la disparition de la «classe ordinaire» au profit de l’école privée et des projets particuliers de plus en plus contingentés et sélectifs (en compétences et financièrement) dans le réseau public, des bénéfices d’une diminution des ratios pour les élèves, de l’importance de valoriser le personnel de soutien et de faire en sorte que l’identification et les services associés des élèves HDAA demeure en dehors des classes, notamment au service de garde.

Éric Gingras a souligné la nécessité que le dossier des élèves HDAA suive lorsqu’ils quittent le secteur jeune pour aller à l’éducation aux adultes ou en formation professionnelle. Assurer des services à ces jeunes est impératif pour améliorer leur réussite éducative.

«On parle ici beaucoup de valoriser la formation professionnelle, encore faut-il valoriser ceux et celles qui y travaillent! En Montérégie, sur quelque 120 postes dans les grands centres de formation, à peine une dizaine sont permanents !»

Il a aussi insisté sur l’importance de recréer des passerelles entre certains programmes professionnels et techniques et d’éviter de travailler en silo avec l’entreprise privée. «L’apprentissage doit permettre une liberté de choix à l’issue de la formation. On veut former un soudeur et un citoyen, pas un soudeur pour une machine X utilisée uniquement par l’entreprise Y.»

«Dans tout ce qui vient d’être mentionné comme constat, comme solution, il n’y a absolument rien qui serait résolu grâce à l’ordre professionnel ! Il s’agit d’une structure inutile qui vise à faire porter sur le dos des enseignantes et des enseignants le fardeau de la réussite !»

En dépit de la température peu clémente, un comité d’accueil Champlain attendait d’ailleurs le ministre à son arrivée à l’Hôtel Sandman pour lui rappeler que l’expertise du personnel de l’éducation doit être au coeur de la réussite éducative. Et que dix minutes à peine accordées à ses représentants, c’est trop peu!

Soulignons que M. Proulx a pris le temps de s’adresser aux manifestants avant d’entrer. Le ministre, dans son mot d’ouverture de la rencontre, a d’ailleurs souligné l’importance de l’engagement et de l’expertise du personnel de l’éducation… en s’empressant toutefois d’ajouter l’importance du rôle des acteurs en amont (les parents) et en aval (les entreprises, le secteur privé, les employeurs, etc.).

Assurer l’égalité des chances pour tous, avoir de meilleurs services aux élèves et de meilleures conditions de travail pour tout le personnel, tel est l’esprit du mémoire déposé par le Syndicat de Champlain, disponible pour consultation sur onsyconnait.com.