7 novembre 2016
L’édito du président
Les syndicats tentent d’influencer la population en fonction des valeurs qu’ils défendent. C’est connu ! C’est vrai des syndicats du secteur public, c’est vrai des syndicats du secteur de l’éducation. Et, au nombre des valeurs que nous défendons, il y a l’amélioration du réseau de l’éducation.
Par conséquent, lors-qu’il y a une mise à jour économique, comme ce fut le cas la semaine dernière, on cherche à vérifier si notre influence est réelle, si elle a porté fruits.
Au plan du discours, c’est gagné. Depuis la grande mobilisation citoyenne et syndicale de l’hiver dernier, l’éducation est devenue une priorité. Non seulement les ministres ont intériorisé le discours, mais le gouvernement de M. Couillard affirme, avec emphase, qu’après des années d’austérité, il réinvestit en éducation.
Il le fait en reniant même sa promesse de baisse d’impôt, si l’exercice financier dégageait des surplus, comme c’est le cas actuellement. Alors, « Mission accomplie ! », pourrions-nous nous réjouir avec l’annonce, lors de la mise à jour économique, d’un réinvestissement en éducation de 35 millions $ cette année et de 110 millions $ par la suite !
Ce serait une consolation – bien mince, mais quand même ! – pour les compressions des dernières années en éducation. Mais, en y regardant d’un peu plus près, on se rend compte que ce réinvestissement en éducation n’en est même pas un !
Revoyons les chiffres. L’an passé, le gouvernement prévoyait un budget en éducation de 16 946 millions. Lors de la mise à jour économique, il déclare que le budget réel pour l’année 2015-2016 ne sera que de 16 603 millions, soit 342 millions de moins que les prévisions budgétaires !
Quand il annonçait, la semaine dernière, un réinvestissement de 35 millions immédiatement et 110 millions par année au cours des trois prochaines années… il ne faisait que redistribuer l’économie de 342 millions de cette année… sur trois ans ! ! !
Comme il s’agissait de prévisions budgétaires, je n’irai pas jusqu’à dire que le gouvernement a réellement coupé
342 millions parce qu’une panoplie de raisons peuvent expliquer cette différence entre les prévisions et les dépenses réelles.
Ce que je déplore toutefois, c’est l’annonce d’un faux réinvestissement qu’il veut faire gober, avec la complicité des médias, à la population !
Oui, le message des besoins en éducation a fait son chemin jusque dans les officines de l’Assemblée nationale et le bon docteur Couillard l’a récupéré, au plan du discours, mais sans le traduire en véritables investissements !
On se doit de le dénoncer… et de continuer à exercer notre influence pour qu’elle se traduise dans les faits et non seulement dans le discours !